PAPE MAHAWA DIOUF DG DE L’ASPT : « Faire de Dakar la capitale de l’événementiel du Tourisme »

M. Pape Mahawa Diouf, directeur général de l’agence sénégalaise de promotion touristique (Aspt), dans un entretien qu’il nous a accordé est largement revenu sur la situation du Tourisme au Sénégal durant la période de Covid-19. Selon M. Diouf, une campagne de plaidoyer est en train d’être menée auprès des familles religieuses pour mettre en œuvre le tourisme religieux. Il estime que de grands projets sont initiés par le Chef de l’Etat pour faire de Dakar une capitale de l’évènementiel du tourisme d’affaire.

Aujourd’hui quelle est la situation du tourisme au Sénégal avec cette pandémie ?

La pandémie de Covid-19 a sérieusement déstabilisé toutes les économies du monde notamment le secteur du Tourisme partout dans le monde et donc le Sénégal. C’est pour cela aussi que dès le début de la pandémie, l’agence sénégalaise de promotion touristique a résolument engagé plusieurs initiatives visant principalement à accompagner la résilience du secteur conformément aux instructions des plus hautes autorités de l’Etat et du Président de la République. Ce qui a fait donc que principalement, nous avons pris des initiatives allant dans le sens de développer le tourisme interne, de favoriser la digitalisation de l’accès aux produits touristiques et c’est le sens de cette plateforme « Tamou Sénégal » que nous avons initié l’année dernière et qui fonctionne bien et qui continue de fonctionner dont la phase 2 va être lancée très prochainement. Ensuite, nous avons également accompagné le secteur à travers la formation aux gestes barrières. Nous avons formé plus de 250 acteurs du secteur du tourisme, des guides mais également des acteurs de la restauration, qui, pour leur permettre de pouvoir connaître les niveaux d’exigence du respect du protocole sanitaire qui a été édicté par les autorités de l’Etat. Nous avons proposé également et fourni et rendu disponible un guide de bonnes pratiques en matière de gestion de la Covid-19 à destination des professionnels du secteur. Enfin, nous avons également lancé une campagne de promotion du tourisme interne, de grande nature l’année dernière qui a été relativement efficace et qui a été installé désormais en tout cas la consommation du Tourisme interne au cœur des préoccupations des sénégalais, nous allons essayer de poursuivre cette voie. Et surtout également dans le tourisme sous-régional. Notre capitale et le pays le Sénégal, est une destination prisée par nos compatriotes de la sous-région. Donc, il faut poursuivre cette promotion dans ce sens-là.

Comment se porte l’agence sénégalaise de promotion touristique ?

L’agence sénégalaise de promotion touristique a été créée par décret en 2014 avec plusieurs missions dont la principale la plus connue, c’est la mise en œuvre de la stratégie de promotion de la destination Sénégal mais également la promotion du tourisme interne spécifiquement, une des missions importantes, c’est le développement de produits et l’amélioration de la qualité de service. A ce titre, nous intervenons aux côtés des acteurs du secteur privé dans le renforcement des capacités des acteurs selon les besoins qui sont identifiés. Nous participons à renforcer la qualité de l’offre. C’est l’exemple de ce qui a été fait récemment sur les îles du Saloum avec le renforcement de la Reine de Sipo qui est une étape touristique importante mais qui nécessitait qu’on accompagne aux côtés des acteurs du privé une bonne mise en tourisme de la Reine de Sipo en tant telle dans les conditions d’accueil et dans les conditions de mise en tourisme. Nous avons également des projets allant dans l’amélioration de l’offre touristique en Casamance et nous en avons également à Saint-Louis et Gorée où nous sommes en train de poursuivre ces missions-là. Donc l’Aspt a aussi comme rôle de favoriser l’attractivité du pays mais il y a un autre produit qui est important dans le développement du tourisme, c’est le produit du secteur du Mice, le Mice (Meetings, Incentives, Conferences et Events), c’est le secteur du tourisme d’affaire. L’idée, c’est de faire en sorte que le Sénégal qui est déjà une capitale du tourisme d’affaire, la Président de la République a initié un ensemble de grands projets qui permettent de faire de Dakar une capitale de l’évènementiel du tourisme d’affaire : l’stade du Sénégal, Dakar Aréna, le Cicad , le parc d’exposition sont des sites importants à côté d’une politique de transport aérien , de l’aéroport et du renforcement du parc hôtelier qui permettent de faire de notre capitale, qui était déjà une capitale dans le tourisme d’affaire mais qu’on peut davantage consolider dans son rôle de leadership en termes de tourisme d’affaire. C’est pour ça, pour renforcer ce produit, nous avons impulsé une dynamique visant à installer très prochainement me bureau de convention. Ce bureau de convention qui va permettre pour le Sénégal d’être sur le marché mondial de l’évènementiel, de pouvoir dire trois, deux ans à l’avance que le Sénégal pourra être candidat pour accueillir un évènement qui va recevoir 15000, 10000 invités, il y a tant de lits disponibles, tant de salles de congrès disponibles dans le pays, et donc le Sénégal être au cœur des chaînes de valeur de l’évènementiel à travers le monde.

M. Pape Mahawa Diouf, votre structure a initié une structure de relance du tourisme d’affaire au Sénégal. Est-ce que vous pouvez revenir sur une telle stratégie et quel est le coût de l’étude de faisabilité ?

Ce qu’il faut retenir, c’est que nous avons une stratégie en trois phases : c’est l’étude de faisabilité d’abord ensuite l’installation du projet et en tant que bureau de convention, en troisième phase : le renforcement des capacités et la formation des acteurs. Son coût varie en fonction de plusieurs facteurs. Il y a un coût en tout cas pour l’étude de faisabilité et un coût également pour la formation des acteurs, ça peut évaluer mais on ne va pas donner des chiffres, ce qui est important, c’est de savoir que nous avons enclenché la première phase, l’étude faisabilité et la seconde phase, c’est l’installation même du bureau de convention et la troisième phase, c’est le renforcement des capacités des acteurs après les avoir identifié. Donc, c’est ça les trois phases de la stratégie mais en corrélation avec ce que je vous disais, c’est le secteur du tourisme d’affaire, le Sénégal a beaucoup d’atouts dans le tourisme d’affaire mais il s’agit pour nous de définir une stratégie de promotion des grands évènements pour le Sénégal. Le Sénégal doit avoir une vision long terme sur comment devenir attractif sur l’évènementiel, évènementiel sportif, culturel, religieux.
Quelle est la part du Sénégal dans le tourisme d’affaire ?
La part du Sénégal dans le tourisme d’affaire, dans le monde, nous ne captons que 3% du chiffre d’affaire du chiffre d’affaire mondial et dans ces 3% là, le Sénégal capte à peine 1.2%. Mais véritablement, nous ne sommes pas encore au niveau où nous souhaiterons être classés dans le classement mondial sur le tourisme d’affaire.

Le Sénégal dispose de beaucoup de lieux religieux. Est-ce qu’il n’est pas temps de promouvoir le tourisme religieux ?

Ça était plus ou moins fait par le passé. Nous avons engagé cette année, en tout cas l’année dernière des pas très importants. Le premier, c’est vraiment un partenariat que nous sommes en train de mettre en œuvre entre la Sapco et le Sénégal qui vise à aller faire une campagne de plaidoyer auprès des familles religieuses pour qu’on conçoive et qu’on mette en œuvre le tourisme religieux sénégalais. Il est tout à fait possible de penser que nous ayons des colonies de vacances qu’on organise non pas à Las palmas, non pas à Tunis ou au Maroc mais qu’on organise à Ndiassane, à Layenne, à Pir et à Touba. Il est tout à fait possible d’organiser des week-end, avec des réceptifs bien pensés dans les sites religieux avec des circuits touristiques religieux qui montrent les parcours de ces personnalités internationales incommensurables qui ont vécu sur nos sites religieux et qu’on puisse les montrer avec une qualité d’accueil professionnelle. C’est pour ça que nous avons signé aussi un partenariat avec le réseau des professionnels du pèlerinage et qui ont l’expérience de déplacer du monde à l’international et dans d’excellentes conditions. Il faut aussi qu’on conçoive ce type de produits à l’intérieur du pays pour un public interne et ainsi développer le tourisme religieux. C’est un processus qui est en cours et nous sommes en train d’y travailler avec l’essentiel des acteurs du privé puisque le tourisme est essentiellement une activité du secteur privé. Et nous sommes au service de ce secteur-là. C’est le lieu de présenter toutes nos condoléances à toute la Ummah et à tout le Sénégal à l’occasion de la disparition des khalifes généraux des layenes et Thianaba qui font partie d’ailleurs du programme de visite, aux côtés de la Sapco sur le tourisme religieux pour qu’on discute avec ces communautés et voir comment développer le tourisme religieux dans ces sites –là. C’est des pertes très lourdes pour le pays. Vraiment, nous présentons nos condoléances à toute leur famille, à toute l’Ummah islamique ainsi que à tout le peuple sénégalais.
Quels sont aujourd’hui les maux qui gangrènent le tourisme sénégalais ? Et quelles sont les solutions que l’Aspt compte apporter ?
L’Aspt a pris le temps de développer la stratégie de promotion de la destination. Nous impliquons tous les acteurs à voire prochainement communiquer sur le plan stratégique de développement de l’agence sénégalaise de promotion touristique. Puisque nous sommes au cœur de la vague, le principal mal pour tout le tourisme international, c’est la Covid-19 aujourd’hui. Nous appelons tous les acteurs du secteur touristique à se vacciner massivement. Il faut que le message d’un secteur touristique engagé dans la lutte contre la covid-19 soit en première ligne et qu’on soit visible comme étant une destination Save en termes de son personnel, de son équipement, des protocoles sanitaires. Donc, nous invitons vraiment les acteurs à être en première ligne dans cette lutte contre la covid-19.La stratégie de promotion de la destination Sénégal révèle qu’il est important dans le plan de relance de partir de nos marchés locaux et sous-région aux. D’abord le tourisme interne mais aussi le tourisme du voisinage. Comment faire en sorte que davantage mes gens viennent de Bamako, Nouakchott, de Gambie vers le Sénégal. Et nous travaillons à développer ces stratégies-là pour que le tourisme soit relancé à partir du tourisme interne et du tourisme régional. Nous travaillons également à avoir une approche, produit, c’est-à-dire développer des produits tels que le Mice mais développer le balnéaire aussi avec plus d’activités, avec une meilleure façon de la vendre, à développer des produits également comme l’éco-tourisme. Et cette approche passant par les produits, va impliquer forcément une transformation organisationnelle de l’agence qui doit être beaucoup plus dans une approche de marché, de packaging et une logique de marketing beaucoup plus segmentée et beaucoup plus précise.
Propos recueillis par Massaër DIA(Avec Lii Quotidien).

Saër DIAL

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