Ousmane Sonko sur les nominations au sein de la magistrature : «Le pouvoir a choisi ses hommes pour terminer le travail déjà entamé

Les nominations de certains magistrats dans des postes stratégiques au niveau de la justice, continuent de semer le doute dans la tête de plusieurs acteurs politiques. C’est le cas du député Ousmane Sonko qui y voit la main de l’Exécutif pour un règlement de comptes politiques. Il déclare que ceux qui sont nommés par le chef de l’Etat aux postes stratégiques sont souvent des personnes dociles et qui ne garantissent pas l’impartialité.

Le chef de file des Patriotes récuse le nouveau procureur Amady Diouf et le doyen des juges Oumar Maham Diallo. Selon lui, ces deux profils ne pourront pas régler le problème de «restaurer l’indépendance de la justice, parce qu’ils ont été nommés pour vider un dossier qui se révèle être une patate chaude (il parle du dossier de viol qui l’oppose à la masseuse Adji Sarr)».

Concernant le nouveau maitre des poursuites, Amady Diouf, Ousmane Sonko reste très pessimiste.

«J’avais annoncé sur ma page Facebook qu’Amady Diouf serait le procureur, c’est pourquoi d’ailleurs il a décidé de classer sans suite le dossier sur les 94 milliards alors que la chambre civile m’avait donné raison. Maintenant qu’il est procureur, il verra le rapport de l’OFNAC qui a confirmé mes dires. J’attends de voir sa réaction», dit-il. Le chef de file des patriotes a la même appréciation par rapport au nouveau doyen des juges Oumar Maham Diallo.

«J’ai vu qu’il avait partagé un article qui m’accusait et aujourd’hui c’est lui qui doit gérer ce même dossier», constate le député qui en déduit que «le pouvoir a choisi ses hommes pour terminer le travail déjà entamé».

Dans ce même sillage, la tête de liste de la coalition YAW à Ziguinchor précise : «chaque conseil supérieur de la magistrature se tient avec son lot de complots, de règlements de comptes, l’exclusion des magistrats qui n’ont fait aucune faute que leur dignité et leur indépendance qui comprennent pourquoi, ils ont prêté serment et de promotion des béni oui oui du régime».

Et cela va continuer, ajoute Sonko «tant que le président de la République et son ministre de la justice continuerons à siéger au sein du conseil. Ça c’est des survivances d’un régime dépassé qui ne garantit pas la séparation des pouvoirs». L’opposant persiste et signe : «Tant qu’on a ce système, c’est illusoire de parler de l’indépendance de la magistrature». Faisant allusion au conflit entre Souley­mane Téliko et le ministre Malick Sall sur l’indépendance de la justice, Ousmane Sonko dira que «la réponse du garde des Sceaux a prouvé que c’est l’Exécutif qui choisit ces juges qui vont juger pour lui et non pas au Peuple sénégalais»

24 Heures

Saphiétou Mbengue
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