Mor Talla Kane, Directeur exécutif CNES : La dépendance vis-à-vis des institutions financières, un frein au développement

Les institutions financières apportent beaucoup de financements dans le pays mais ces investissements s’accompagnent d’exigences qui ne favorisent pas forcément le développement de projets publics. Pour le Directeur exécutif de la CNES, la dépendance du Sénégal vis-à-vis de ces institutions est un frein.

La dépendance du Sénégal vis-à-vis des institutions financières de développement est un frein au développement de projets publics. Pour exemple, le Directeur exécutif de la Confédération nationale des entreprises du Sénégal (CNES), Mor Talla Kane a cité la mauvaise gestion de la Banque régionale de solidarité du Sénégal (BRS), rachetée par Orabank.

«Au Sénégal, nous sommes sevrés de banques nationales de développement qui ont des spécificités que celles commerciales n’ont pas. Aujourd’hui, c’est parce que nous avons mal géré la Banque régionale de solidarité que nous sommes mis au banc des accusés, faisant que nous ne pouvons plus nous départir des institutions financières de développement», a-t-il analysé lors d’un panel sur le thème «Mondialisation, croissance, développement et émergence».

Cette rencontre entre dans le cadre de la célébration du 20ème anniversaire du groupe de presse Seneweb.

Kane a souligné que la dépendance du Sénégal vis-à-vis des institutions financières internationales «fait partie des erreurs à payer de la mauvaise gestion de la BRS». Si une banque de ce type existait dans le pays, a-t-il soutenu, «il ne se poserait jamais des difficultés» pour que le Sénégal réussisse son industrialisation.

Selon Mor Talla Kane, ce sont les partenaires au développement qui ont imposé à certains pays comme le Sénégal d’accepter l’installation de banques com­merciales, «dans le but de concurrencer celles qui ont pour objectif le développe­ment et la solidarité».

«De nombreuses banques turques et chinoises sont venues aussi participer aux mêmes compétitions que les autres types de banques, parce qu’elles ont des outils de financement extrêmement importants à des taux de remboursement très faibles», a déclaré le directeur exécutif de la CNES.

Il a souligné qu’une industrie ne se crée pas en une année ou deux, mais sur cinq ou sept ans. «Tant qu’on n’a pas la possibilité de créer des ressources, il est illusoire de vouloir mettre en place de grandes industries», a-t-il soutenu. M. Kane a rappelé que le Sénégal se caractérise par «une concentration excessive de l’activité économique dans un seul pôle», indiquant que «Dakar ne fait pas de la croissance mais (…) en mange».

24 Heures

Dieyna SENE
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