À deux jours de la commémoration du 80ᵉ anniversaire du massacre des Tirailleurs sénégalais à Thiaroye, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a révélé un contenu historique majeur contenu dans une lettre de son homologue français, Emmanuel Macron. Lors d’une interview accordée à France 2, diffusée jeudi soir, il a souligné une reconnaissance officielle importante :
« Le président Macron reconnaît que ce fut un massacre »
« J’ai reçu une lettre du président Macron dans laquelle il reconnaît que ce fut, en effet, un massacre », a déclaré le chef de l’État sénégalais. Pour lui, cette reconnaissance marque un pas décisif. « Ce pas consistant à reconnaître que ce fut un massacre doit ouvrir la porte à une manifestation parfaite de toute la vérité sur ce douloureux événement de Thiaroye », a-t-il ajouté. Cependant, il a précisé qu’aucune démarche d’excuses officielles n’a encore été entamée à ce stade.
Sur les zones d’ombre de Thiaroye
Interrogé sur la possibilité que la France aurait caché des éléments concernant ce drame survenu le 1er décembre 1944, le président Faye s’est montré ferme : « Évidemment, il y a quelque chose qui a été caché. On a régulièrement cherché à mettre une chape de plomb sur cette histoire. » Il a toutefois exprimé son espoir que la France s’engage désormais de manière « totale, franche, collaborative et entière » dans la quête de la vérité historique.
Le départ de l’armée française au Sénégal : une question ouverte
Lorsqu’il a été interrogé sur l’avenir de la présence militaire française au Sénégal, où 350 soldats français sont actuellement stationnés, Bassirou Diomaye Faye a choisi une approche rhétorique pour répondre. « Est-ce qu’en tant que Français, vous concevriez de voir des chars sénégalais, chinois ou russes stationnés en France, en raison de l’histoire de l’esclavage et de la colonisation ? » a-t-il rétorqué au journaliste.
Sur ce sujet, le président sénégalais a indiqué qu’aucun calendrier précis pour le départ de l’armée française n’a encore été établi, mais que si une telle décision était prise, les autorités françaises seraient informées en priorité et en détail.
Ces déclarations, rapportées par Le Soleil Digital, marquent un tournant dans le traitement des relations historiques et militaires entre la France et le Sénégal, avec une volonté manifeste de faire éclater la vérité sur Thiaroye tout en redéfinissant les liens bilatéraux.