Marché de la pomme de terre : Les acteurs nationaux dénoncent la mainmise de Senegindia

Les opérateurs économiques s’activant dans la production et la commercialisation de la pomme de terre sont en colère. A l’origine, l’accaparement de la commercialisation de ce produit de base par SENEGINDIA. En effet, cela fait plusieurs mois que cette société indienne implantée au Sénégal monopolise le marché. Ce qui n’est pas du goût des opérateurs nationaux qui ne peuvent plus supporter cet impérialisme du producteur indien

Rien ne va plus du côté des opérateurs économiques s’activant sur le marché de la pomme de terre. Ils ont en effet perdu le marché au profit de la société indienne SENEGINDIA. Ce qui pousse ces opérateurs inquiets et déboussolés à lancer leur cri du cœur. Cheikhouna Diouf est l’un d’eux. Basé au marché Sandaga, il dénonce : « on a octroyé la commercialisation de la pomme de terre à une seule société. Et ce qu’a fait cette année l’ARM (Agence de Régulation du marché), c’est du jamais vu. Jamais, on n’a eu auparavant à fermer le marché aux opérateurs pendant huit mois », précise-t-il.

En effet, avant, le marché était organisé suivant la disponibilité du produit. Cheikhouna Diouf de rappeler qu’ « avant, on fermait le marché à la production étrangère pendant trois, quatre ou six mois pour permettre aux producteurs locaux d’écouler leurs produits. Or, cela fait maintenant huit mois que les opérateurs locaux ne bénéficient plus du marché à cause de son accaparement par Senegindia », rappelle-t-il.

Et plus rageant pour Cheikhouna Diouf et compagnie est que cette situation de monopole qui profite aux Indiens ne permet pourtant pas la disponibilité de la pomme de terre partout dans le pays. « Tout le marché n’est pas fourni, la seule société qui détient le commerce de pomme de terre, c’est SENEGINDIA et le sac coûte à présent 11 000FCFA alors qu’il n’avait jamais dépassé 9000 francs. Si on y intègre les frais de transports qui sont très chers, le prix d’achat pour le consommateur ne peut qu’exploser » déplore Cheikhouna Diouf.

En plus de cela, les consommateurs ont traversé une période très difficile pendant la fête de Tabaski où le prix du sac de pomme de terre et de l’oignon ont flambé. « Durant la fête de Tabaski, le prix du sac de pomme de terre était à 18 000F et le sac d’ognon à 11000F alors que le sac de pomme de terre ne dépassait pas 9 000F les années précédentes », fustige encore M. Diouf.

Cette ouverture du marché sénégalais inquiète les opérateurs et appelle à une meilleure organisation du secteur, sinon les petits producteurs et les opérateurs finiront par disparaître. « Nous appelons à une meilleure organisation du secteur car on note la présence de plusieurs entreprises étrangères dans le pays. Or, si cela continue, dans dix ans, nous serons employés par ces sociétés et il n’y aura plus d’entreprises locales », explique toujours Cheikhouna Diouf.

« Les produits importés sont moins chers que les productions faites dans le pays, cela dépasse vraiment notre entendement. Je pense que qu’il y a quelque chose derrière tout ça qui ne dit pas son nom », dit-il. Et d’ajouter que «la pomme de terre disponible sur le marché n’est pas en outre de très bonne qualité et le Magal de Touba et le Gamou de Tivaouane arrive à grands pas, alors que le marché n’est pas bien approvisionné », avertissent Cheikhouna Diouf et compagnie.

Le Vrai Journal

Dieyna SENE
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