Le poncepilatisme, du nom de Ponce Pilates, gouverneur Romain en terre Palestinienne, au premier siècle de notre ère.

Ce représentant de l’empereur romain en terre sainte, est devenu tristement célèbre, pour avoir cédé  à la pression des autorités religieuses juives, qui lui réclamaient  la crucifixion du Christ.

Le pauvre gouverneur, préférant préserver sa piètre carrière politique, avait choisi d’abandonner le «  fils de l’homme » à la fureur de ses ennemis.

Après avoir abdiqué face aux autorités  juives, dont il aurait pu calmer les ardeurs criminelles,  il s’en est allé tranquillement, se laver les mains, dégageant ainsi sa responsabilité  du sang innocent  du Christ,  qui allait être versé sur la croix.

Comparaison n’est pas raison,  a-t-on l’habitude de dire. Mais cette décision du président Sall d’assouplir les mesures de lutte contre la pandémie, ressemble par endroit à du poncepilatisme.

Dans ce contexte marqué par une explosion des cas de contamination liés au coronavirus, ou les différents centres de soins du pays sont sur le point d’être submergés, ou l’on craint un essoufflement du personnel de santé, on s’attendait en toute logique à un renforcement des efforts de lutte contre le virus.

Mais contre cette attente, le président Sall a opté pour l’allègement des mesures de lutte contre ce mal qui ne cesse de gagner du terrain.

La situation est encore très lourde pour s’accorder un temps de détente . Nous ne pourrons nous adapter à cette nouvelle donne inopportune, que lorsqu’on aura pris de l’ascendance  face à ce virus.

Pour le moment, il est inadmissible d’accepter une quelconque cohabitation avec un ennemi invisible dont on ne sait quasiment pas grand-chose pour pouvoir le tenir en respect. L’idée de s’adapter aux « humeurs » ou « aléas » du virus n’est ni plus, ni moins que du suicide.

La situation de l’heure qui n’est pas encore sous contrôle, mais qui ne nous échappe pas non plus,  exige plus de  rigueur,  que cette option allégée, brandie par le chef de l’Etat.