Lutte contre la corruption au Sénégal : La Société civile sénégalaise accable les pouvoirs exécutif et judiciaire

Birahime Seck, le coordinateur du Forum Civil section Sénégalaise de Transparency international a dit que la lutte contre la corruption au Sénégal est au point mort. Il dit attendre de Serigne Bassirou Guèye, le nouveau président de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC), de faire en sorte que la structure qui lui a été confiée joue pleinement son rôle.

«On attend du nouveau président de l’OF­NAC qu’il concrétise cette réforme au niveau de l’OFNAC, un OFNAC qui s’intéresse à la corruption au niveau des administrations. Mais pas une institution qui passe tout son temps à mobiliser les élèves ou bien à mobiliser également des étudiants pour parler de corruption ou bien de faire des conférences, et dépenser également de l’argent de façon inutile. C’est là où on attend le nouveau président de l’OFNAC, même si, il a un passé qu’on connaît qui n’a pas été satisfaisant, en tout cas du point de vue de la lutte contre la criminalité financière».

Le coordonnateur du Forum Civil s’est aussi plaint, dans ses propos de l’absence de détermination des autorités étatiques dans la lutte contre certaines pratiques. «Au Sénégal, la lutte contre la corruption est au point mort.

L’OFNAC est dans une quand même totale léthargie sur les dossiers d’envergure. Les corps de contrôle également ne sont pas en reste. Parce qu’aujourd’hui, depuis très longtemps, l’Inspection générale d’Etat est dans un refus catégorique de révision des comptes, surtout par rapport à la publication des rapports sur l’état de la gouvernance et de la reddition des comptes», a-t-il déploré sur les ondes de Sud Fm.

Des réformes de la Société civile qui dorment dans les tiroirs

Celui-ci fera le même reproche à la Cour des comptes. «La Cour des comptes emballe le pas dans ce refus de recevabilité, en refusant de publier également ses rapports depuis presque plus de 2 ans. Et le Président de la République lui-même l’a annoncé. C’est comme s’il est dans une forme d’encourager l’impunité au niveau du Sénégal en disant qu’il a mis certains dossiers sous son coude. Le procureur, en ce qui le concerne, ne s’intéresse pas aux dossiers quand même d’envergure qui concernent les ressources publiques».

Le coordinateur cite, à titre d’exemple, l’affaire du marché d’armements passé au profit du ministère de l’Environnement : «Ce dossier de 46 milliards de F Cfa est la raison pour laquelle, ce n’est pas surprenant, que le Sénégal ait une note de 43/100 sur l’indice de perception de la corruption».

Birahime Seck regrette le refus de l’Etat de tenir compte des recommandations qui lui sont faites pour une meilleure transparence dans la gestion des biens publics. «Les réformes qui ont été proposées par les différentes organisations de la société civile comme le Forum civil jusqu’à présent, ne voient pas le jour.

On peut prendre par exemple la réforme sur la déclaration de patrimoine, la réforme sur la mise en place d’un parquet national financier. Et tout récemment, nous avons constaté le scandale qui a été l’œuvre du Président de la République en extirpant du champ des marchés publics tous les achats qui sont relatifs au secteur extractif : L’exemple du pétrole et du gaz ou bien même de l’énergie électrique à travers son décret du 12 août 2022. Sans compter les autres dérogations qu’il a eu à apporter au code des marchés publics», regrette-t-il.

 

«CICAD, le Pôle industriel de  Diamniadio, la réhabilitation du building administratif,  des nébuleuses»

Le Forum civil, dans le registre des recommandations a suggéré aux gouvernants de faire en sorte «que l’OFNAC dispose d’un statut d’officier de police judiciaire pour que ses enquêtes soient beaucoup plus efficaces». La raison d’une telle proposition se trouve dans la pléthore de dossiers nébuleux, dans notre pays. «Il y a tellement de dossiers nébuleux au niveau du Sénégal. Je peux citer le Centre international Abdou Diouf de Diamniadio (CICAD), c’est une nébuleuse. L’installation du Pôle industriel de Diamniadio, depuis la construction du projet en passant par les marchés à hauteur de plusieurs milliards, c’est une nébuleuse. Tout comme la réhabilitation du building administratif», a-t-il indiqué, en relevant éga­lement le contrat qui lie la Senelec et Akilee. Lequel «implique aujourd’hui, selon lui, plusieurs personnalités y compris ceux qui gèrent la boîte».

Vox populi

 

Mamadou Nancy Fall
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