Le calme est revenu au village de Mbèye à Bambilor. Une accalmie après des journées émaillées de vives altercations entre forces de l’ordre et villageois. Les notables dudit village ont ainsi convoqué une rencontre pour une mise au point de la situation et exiger la libération des jeunes qui ont été arrêtés lors de ces manifestations.
Prenant la parole au nom des jeunes à cette réunion des populations, Assane Bèye, a donné les raisons de leur mobilisation. «On a organisé cette Assemblée générale dans le but d’éclairer la lanterne des Sénégalais par rapport à ce problème, ce grand litige qui est sur toutes les lèvres, et exiger, au passage, la libération immédiate de nos jeunes. Actuellement, il y a 21 personnes qui sont dans les prisons. Nous voulons que le président de la République intervienne le plus rapidement possible pour qu’on les libère», a-t-il dit.
Dans ses propos tenus devant ladite assemblée, il a déploré l’inertie de certaines autorités depuis le début de cette affaire qui date de plusieurs années.
«Vraiment, je suis inquiet. Je ne comprends pas. Parce que depuis que les problèmes ont démarré jusqu’à présent, il y a aucune autorité administrative qui est venue pour s’enquérir de la situation pour intervenir. On n’a vu personne et nous déplorons cela. Nous lançons un appel directement au président de la République pour qu’il réagisse, pour qu’il nous reçoive afin qu’on échange sur le problème. Nous le supplions aussi pour qu’il libère nos frères et nos neveux qui sont dans les prisons», a-t-il ajouté.
Hier, au moment où se tenait leur rencontre, aucun tracteur encore moins un élément de la DSCOS n’était visible sur le site objet du conflit.
Les populations qui ont fait le constat n’excluent pas l’idée selon laquelle le promoteur immobilier a déjà le bail des 22 ha en poche et peut, dès lors, entamer ses projets sur l’assiette foncière. Une pilule amère difficile à avaler, pour les villageois surtout les jeunes qui avaient déjà en tête des projets.
«Nous, les jeunes de ce village, on n’a pas où habiter. On espérait récupérer cette assiette afin d’y construire nos propres maisons. Mais, on n’a pas ce droit et on nous spolie nos terres pour les mettre à la disposition d’une seule personne qui s’appelle Serigne Sonhibou Seck. Et ces terres, on les a occupées depuis nos ancêtres jusqu’à présent.
Donc, c’est une très grande forfaiture. Et nous nous engageons à continuer la bataille. On va engager une voie juridique. On a pris un huissier. Il a fait le constat. On a engagé des médecins. Ils ont fait des certificats médicaux parce qu’il y a beaucoup de blessés et on a décidé d’amener l’affaire devant la justice. Parce que la justice sénégalaise est là pour tous les citoyens et on espère avoir gain de cause», a déclaré Assane Bèye, le porte-parole des jeunes du village Mbèye.
Pour rappel, la source de ce problème est le bail de 22 ha octroyé à Sonhibou Seck. Et le bail en question se trouve dans le village de Mbèye, dans le périmètre de l’extension du village. Dans cette assiette, il y a des maisons qui sont en cours de construction, d’autres déjà construites.
À la suite d’une opération de démolition qui a eu lieu la semaine dernière, la tension est montée d’un cran. Le feu mis aux poudres, plusieurs personnes ont été arrêtées et la mairie de Bambilor saccagée par des manifestants déchaînés.
Vox populi
