L’ex-président Zuma mobilise un soutien politique pour fuir la justice (Par Paul Ejime)

L’ancien président sud-africain en difficulté, Jacob Zuma, ne s’est pas rendu à la police après sa condamnation à 15 mois de prison par la Cour constitutionnelle du pays.

Le tribunal suprême a reconnu Zama, 79 ans, coupable d’outrage pour ne pas avoir comparu à son procès pour corruption et lui a rendu la peine la semaine dernière. Il a reçu l’ordre de se rendre à la police d’ici dimanche, ou d’être récupéré.

Mais pour empêcher son arrestation, Zuma a déposé deux plaintes, une au Pietermaritzburg Haute Cour, demandant la suspension de son mandat d’arrêt et l’autre, un recours devant la Cour constitutionnelle lui demandant d’annuler la condamnation.

L’affaire est considérée comme un test majeur pour le système juridique fragile de l’Afrique du Sud.

Après avoir entendu la contestation de Zuma, la Haute Cour a réservé mardi sa décision à vendredi matin. Pendant ce temps, les experts juridiques estiment qu’au mieux, les deux contestations judiciaires de Zuma ne pourraient que retarder ses ennuis.

L’ancien militant anti-apartheid est devenu président en 2013 jusqu’à ce qu’il soit contraint de démissionner en 2018 avec sa présidence caractérisée par des scandales de corruption.

Zuma doit encore répondre à d’autres chefs d’accusation, dont un devant la Cour constitutionnelle le 12 juillet.

Certaines des accusations sont liées à un trafic d’armes dans les années 1990 et au trafic d’influence auprès  de puissants hommes d’affaires dans les scandales de la « capture d’État » de la famille Gupta.

Zuma, se référant à son âge, a qualifié la peine de 15 mois prononcée contre lui de « condamnation à mort ». Il a ainsi adopté une attitude de défi dans sa résidence de Nkandla au KwaZulu-Natal, alléguant qu’il avait été condamné sans jugement.

On ne sait pas si la police s’en prendrait à Zuma avant vendredi alors qu’il continue d’utiliser comme « bouclier humain », des centaines de ses partisans dansant dans et autour de son enceinte.

Son fils, Edward, a prévenu que pour que si la police veut  attrape son père, elle doit d’abord batailler contre lui.

Alors que l’impasse a reconstitué des divisions profondément enracinées entre les fidèles restants de Zuma au sein du Congrès national africain au pouvoir et son successeur, le président Cyril Ramaphosa, certains commentateurs disent que le différend ne causera probablement pas de dommages irréparables à l’ANC.

La réputation politique de Zuma pourrait prendre une autre ecchymose, mais ses partisans ne peuvent pas imaginer leur héros, qui est allé en prison pour combattre l’apartheid, aller en prison sous une Afrique du Sud libre.

Avec les facteurs juridiques contre lui, il reste à voir si Zuma échappera aux conséquences de ses actions au pouvoir, comme de nombreux collègues en Afrique, qui prospèrent dans l’impunité.

Il s’agit d’une situation délicate pour le système judiciaire sud-africain, qui serait considéré comme faible si Zuma était laissé à la légère, et serait probablement soumis à de vives critiques de la part des groupes anti-apartheid si Zuma devait subir ce qu’ils considèrent comme un traitement juridique injuste.

Par Paul Ejime

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