Les thèses virales, bactériales et chimiques écartées : L’État veut-il brouiller les pistes de la mystérieuse maladie ?

Depuis la semaine dernière, la maladie mystérieuse qui a attaqué plus d’un millier de pêcheurs entre Dakar et Mbour, cristallise les attentions.

Dès les premières heures de l’apparition de la maladie, des prélèvements ont été effectués pour connaître les origines de la maladie.

Les malades, et les Sénégalais de manière générale, ont hâte de découvrir les origines de cette maladie cutanée, qui attrape les mains, les lèvres, le visage, les pieds et les organes génitaux.

Mais, les premiers éléments des résultats écartent les thèses de la contamination virale, bactérielle et la contamination chimique et ou toxique. Les premiers résultats qui nous sont remontés montrent qu’il ne s’agit pas de pollution chimique, toxique et autre. Les recherches s’orientent vers les filets utilisés par les pêcheurs.

Tous les prélèvements faits ne révèlent pas de pollution des zones concernés», précise Alioune Ndoye, ministre des Pêches et de l’économie maritime.

Son collègue de l’Environnement et du développement durable ne dit pas le contraire. Pour Abdou Karim Sall, il ne s’agit pas de contamination chimique. «Les investigations s’orientent vers les algues», affirme-t-il.

La contamination chimique ou toxique serait un véritable camouflet pour le pouvoir

L’apparition de la maladie cutanée qui a attaqué des centaines de pêcheurs entre Dakar et Mbour, intervient dans un contexte défavorable pour le gouvernement du Sénégal. Depuis quelques jours, les accords de pêche entre le Sénégal et l’Union européenne sont décriés. Nombreux sont les acteurs du secteur de la pêche, la société civile et les Ong qui vilipendent les accords, qui, selon eux, sont entourés par des zones d’ombre. Ils exigent la publication de la liste des bateaux qui pêchent dans les côtes sénégalaises.

Tout porte à croire que si les prélèvements révèlent une contamination chimique ou toxique, cela ne ferait que gonfler la colère des acteurs de la pêche, des Ong et de la population, qui demandent que la lumière soit faite sur les accords de pêche. Un nouveau problème qui va venir s’ajouter à l’existant. Il est donc de bon aloi que l’Etat du Sénégal tente de brouiller les pistes, pour que toute la vérité ne soit pas dite sur cette maladie qui reste encore un mystère pour les Sénégalais.

Bassirou Ndiaye, Environnementaliste : «La contamination est indéniablement chimique»

Mais les propos des ministres Alioune Ndoye et Abdou Karim Sall sont dégagés en touche par l’Environnementaliste Bassirou Ndiaye. «Il n’y a pas d’algues en mer. Les algues échouent. Les pêcheurs artisanaux pêchent en surface. Ce sont les bateaux européens qui pêchent en profondeur. L’infection n’est pas liée aux algues. Elle est toxique. Indéniablement c’est une contamination toxique», martèle M. Ndiaye.

Le président du Parti Alliance « Les Verts », invite les autorités à dire la vérité aux populations. «Le plus important est que si les autorités ne nous disent pas la vérité, nous, nous sortirons la vérité», cogne-t-il à nouveau. «Nous avons des scientifiques, nous avons fait des prélèvements comme eux et nous faisons des enquêtes et des visites pour cerner le problème».

Dans la même foulée, le président de l’Alliance « Les Verts », exhorte les autorités à envoyer des plongeurs en mer pour baliser la zone où les pêcheurs ont contracté l’infection, et voir s’il n’y a pas de sachets contenant du liquide chimique sur les lieux.

Tribune

Mamadou Nancy Fall
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