ADHA préoccupée par le sort des potentiels migrants et des migrants laissés à eux-mêmes

Action pour les Droits Humains et l’Amitié (ADHA)) tire sur la sonnette d’alarme par rapport à l’augmentation massive des flux migratoires et les nombreuses pertes en vies humaines.

ADHA a été informé qu’une pirogue convoyant 150 candidats à l’émigration irrégulière a chaviré en pleine mer le samedi 21 Novembre. Seuls 50 passagers ont pu être secouru pour environ 100 personnes portées disparues. Après investigations, il s’avère que la pirogue s’est perdue dans les océans pendant 3 semaines et seuls 50 personnes sont arrivées au Cap-Vert.

A cela s’ajoute, une centaine de migrants rapatriés d’Espagne.

Ainsi, les fermetures et restrictions des voies légales de migration dues à la COVID19 entraînent des Itinéraires plus risqués et dans les pires conditions :

  • Les prix plus élevés pour les services de contrebande,
  • L’augmentation des abus, exploitation et traite.

Pour rappel, avec l’accroissement de la pauvreté et le chômage endémique qui affectent particulièrement les jeunes, l’émigration vers les pays occidentaux et d’autres pays africains réputés plus attirants économiquement est devenu un phénomène politique et socialement considérable et un casse-tête aussi bien pour les pays d’accueil que pour les pays d’origine ballotés entre leur responsabilité de protéger leurs citoyens et l’impérieuse nécessité pour ces derniers de migrer, au nom de la liberté fondamentale d’aller et de venir, vers les destinations qu’ils considèrent comme l’Eldorado qui leur permettra de s’accomplir socialement et humainement.

Cependant, contrairement aux idées reçues et aux mirages miroités par les médias ou relayés par les parents ou amis qui ont réussi à s’installer en Europe, beaucoup d’entre les candidats à l’émigration ne verront jamais leur rêve se réaliser.

Malgré le dispositif mis en place pour contrecarrer la migration dite irrégulière, les vagues de migrants vers l’Europe continuent de plus belle avec leur lot d’horreurs.

Les survivants sont confrontés à des situations inhumaines et de traitements cruels, inhumains ou dégradants sitôt que les rideaux médiatiques sont tombés, car ils sont rejetés vers les pays du Bassin méditerranéen pour leur détention et leur rapatriement vers les pays d’origine.

Les plus chanceux seront reconduits à la frontière, car les pays d’accueil se barricadent de plus en plus avec une politique d’admission très restrictive et des procédures d’expulsion et de reconduction à la frontière inhumaine, dégradantes et irrespectueuses de la dignité humaine.

Face à cette situation alarmante, l’ADHA dénonce avec la dernière énergie l’absence de politiques efficaces pouvant faire face aux phénomènes migratoires.

 

Face à ce sérieux drame qui affecte cruellement le Sénégal, l’ADHA :

  • Se joint à la population pour exprimer sa profonde compassion aux familles des victimes ;
  • Exige aux Etats de l’Union Européenne qu’ils veillent au respect de la dignité humaine en intensifiant leurs efforts dans la lutte contre la pauvreté en Afrique, en vue de Réduire les inégalités à l’intérieur des pays et entre les pays Renforcer davantage la coopération Nord-Sud et surtout en ayant un regard sur les fonds alloués ;
  • Faciliter les migrations ordonnées, sûres, régulières et responsables, la mobilité des personnes, y compris par la mise en œuvre de politiques migratoires concertées, planifiées et bien gérées ;
  • Mettre en cohérence les politiques migratoires dans les pays de l’espace CEDEAO ;
  • Recommande aux Etats africains en général, le Sénégal en particulier de mener une large concertation autour de la problématique de la migration irrégulière pour l’adoption de politiques et stratégies efficaces permettant la prise en charge effective des préoccupations des jeunes dont la majorité est à la recherche d’un meilleur avenir, c’est à dire établir une politique de jeunesse mise en place par les jeunes pour les jeunes ;
  • Exhorte les Organisations de défense des droits des migrants à travailler en synergie pour informer et sensibiliser les jeunes sur les dangers de la migration irrégulière considérée comme une voie suicidaire ;
  • Que le conseil qui sera créé en mi-décembre ne soit pas un autre conseil de plus dont les jeunes ne verront jamais l’importance, ni le sérieux. Mais qu’il soit un conseil national qui sera à l’écoute des jeunes, dirigé par des jeunes et pour les jeunes ;
  • Que les organismes ou collectifs ne se nourrissent pas de la migration mais travaillent pour la promotion, la protection et le respect des droits des jeunes et des migrants ;
  • Demande aux Chef de l’Etat du Sénégal d’avoir une écoute très attentive des problèmes des jeunes pour y apporter des solutions adéquates ;
  • Revoir la politique d’insertion des jeunes en valorisant les métiers du secteur informel ;
  • Promouvoir la bonne gouvernance pour garantir l’égalité des chances à l’emploi ;
  • Impliquer les jeunes dans les prises de décision car ils sont les seuls à pouvoir réellement défendre leur droit et parler des réalités et difficultés qu’ils vivent au quotidien.

ADHA mettra sur pied un parlement des jeunes qui sera un cadre de concertation, d’orientation et de veille sur les droits des jeunes. Cette tribune servira de levier pour prendre en charge les préoccupations des jeunes dans une parfaite collaboration de tous les acteurs souhaitant intervenir pour un sort meilleur de la jeunesse et des migrants. Action pour les Droits Humains et l’Amitié mènera des activités nationales et sous régionales.

 

Dakar, le 23 Novembre 2020

Adama Mbengue

Président Action pour les Droits Humains et l’Amitié (ADHA)

Dieyna SENE
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