Les leçons de Yang Yang et de Koyli Alpha Par Mary Teuw Niane

Hier matin, après une petite escale à Dahra, j’ai emprunté la piste, assez éreintante, pour rejoindre Yang Yang.  Yang Yang, un grand nom de l’histoire du Sénégal. La capitale du royaume du Djolof.

Nous avons visité le Palais de Bouna Alboury Ndiaye. Le Palais était en réhabilitation. Nous y avons trouvé un peintre venu de Dakar, très disponible.

Des questions me traquassent comme elles traquassent beaucoup d’entre nous : la perte catastrophique des valeurs dans notre pays, le discrédit de la connaissance et la dévalorisation des compétences. Ces maux traversent désormais toute la société sénégalaise.

Une de nos tâches fondamentales est la réhabilitation des valeurs et le rétablissement du culte de la connaissance et la valorisation des compétences.

Cela passera par un retour aux sources de notre histoire, de notre culture, à leurs valorisations à travers leurs mises en pleine lumière, l’éducation et la formation, une posture éclairée des pouvoirs politiques, etc.

J’ai visité Halwar le lieu de naissance de El Hadj Oumar Foutiyou Tall, Yang Yang la capitale historique du Djolof d’un autre internationaliste Sénégalais Alboury Ndiaye, d’autres visites à travers tout le pays suivront.

Mon intime conviction est que la transformation de ce pays passera par la re-mobilisation de ses habitants à travers les ressorts de notre culture, l’histoire de nos grandes dames et de nos grands hommes.

En parcourant cette partie du Djolof, à la lisière du Walo et non loin du Fouta, j’ai senti la grandeur de notre peuple multi-ethnique.

Wolofs, peuls et maures, entrelacés dans des villages complémentaires dans leurs activités économiques, qui cultivent des relations cordiales chaleureuses dans lesquelles chaque communauté s’épanouit.

Quelles leçons du Sénégal des profondeurs à ces petits dictateurs et troublions de Dakar qui pensent être le Sénégal !

Quelle grandeur historique face à la dégénérescence morale et éthique de Dakar dont les deux lions aux portes du Palais de la République allaient s’arracher, s’ils n’étaient de métal, pour se réfugier dans cette savane aux habitants toujours chevaleresques.

À Yang Yang comme à Koyli Alpha, en laissant à ma droite Mbeulakhé la pieuse, j’ai senti le discours altier, la prestance pleine de noblesse.

A Koyli Alpha, on m’a parlé des œuvres entièrement écrites en pulaar avec les caratères arabes du Fondateur de ce village. Ces œuvres qui réservent une part belle à l’astronomie.

Oui, nos grands hommes ont toujours agi dignement et pensé connaissances.

Alboury comme El Hadj Oumar Foutiyou Tall ont tout laissé pour choisir le combat difficile de la résistance au colonisateur. Il ont perdu dignement la vie, loin de leurs terres natales, dans ce combat.

Certain spectacle que nous vivons à Dakar est indigne de notre histoire. Il est le fait d’hommes et de femmes incultes, peu fiers de leur éducation, qui veulent ramener ce pays de connaissance à la préhistoire.

Je me réveille tout heureux ce matin à Touba, la Félicité, une capitale de la paix et de la connaissance.

Je sais que l’espoir est grand. Les soubresauts de Dakar, aussi tumultueux qu’ils soient , ne sont que passagers.

En effet, rien ne peut ensevelir la grandir de note histoire et la noblesse du désir de connaissance qui coulent dans les veines de notre peuple.

Je vous souhaite une excellente journée sous la protection divine.

Touba, samedi 4 février 2023

Saphiétou Mbengue
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