L’Info– Avec la désignation d’Amadou Bâ comme candidat de la coalition Benno Bokk Yakaar à la présidentielle du 25 février 2024, la précampagne électorale est définitivement lancée. Et hier, le porte-drapeau du pouvoir, a lancé son offensive électorale, par une visite dans la région de Thiès, notamment à Tivaouane, Méaouane…

De grands moments de mobilisation politique et de propagande, à 5 mois de la présidentielle. Pendant ce temps, les candidats déclarés de l’opposition peinent à se déplacer dans le pays. Après Malick Gakou, hier, c’était au tour de Bougane, en partance pour Khossanto de subir des tracasseries. C’est dire que c’est bien parti pour une précampagne d’inégalités entre le candidat du pouvoir et ses challengers.

Le candidat de la coalition BBY pour la présidentielle de 2024 a effectué hier sa première sortie, depuis sa désignation. Sous la couverture de l’Etat et de gouvernement dont il est le chef, Amadou Bâ s’est rendu dans la ville religieuse de Tivaouane, pour constater le nouveau d’avancement des travaux entrepris par l’Etat, mais aussi pour rencontrer les autorités religieuses.

Et pourtant en d’autres temps, c’est le ministre de l’intérieur et celui de tutelle qui effectue ce genre de visite. Mais Amadou Bâ est pressé par le temps. Il faut qu’il fasse vite le tour des familles religieuses pour solliciter soutien et prières et donner des gages.

Et le prétexte du gamou et des travaux entrepris en ce sens, vient à point nommé. Auparavant, le candidat de BBY a lancé en grande pompe, les travaux de bitumage de l’axe routier PireMéouane-Daya Diop. Une véritable pré-campagne électorale déguisée. En effet, en temps normal, ce lancement aurait dû être fait par le ministre de tutelle, où les autorités locales.

Mais c’est une belle occasion pour le candidat du pouvoir, de se mettre en avant et en lumière, à moins de 6 mois de la présidentielle. La preuve, il y a eu une grosse mobilisation, chacun des responsables politiques locaux de la mouvance présidentielle, tenant à montrer qu’il est le plus populaire, qu’il a des militants derrière lui. Et donc de potentiels électeurs pour leur candidat Amadou Bâ.

Et il a été bien souligné qu’avec le lancement des travaux d’aménagement et de butinage de la route Pir e -Méouane -Daya Diop, Amadou Bâ pose un pas vers la satisfaction d’une doléance vieille de 70 ans. De quoi lui attirer des faveurs électorales.

Des opposants et candidats déclarés, en tournée, victimes de tracasseries partout dans le pays.

Pendant qu’Amadou Bâ lance en trombe sa précampagne, les candidats déclarés de l’opposition, eux, font face à toutes sortes de tracasseries dans leurs déplacements dans le pays. Çà a été le cas, hier, avec Bougane Guèye Dany, qui se rendait à Khossanto, pour apporter sa solidarité et son soutien aux familles des victimes des récents évènements qui ont fait 2 morts et plusieurs blessés dans la localité. «Le mercredi 20 septembre 2023, le Premier ministre Amadou Ba, candidat du pouvoir, a inauguré ses activités à Tivaouane en compagnie du préfet. Au même moment, le candidat de l’opposition, Bougane Gueye Dany, en route pour Kédougou, s’est retrouvé bloqué à Koussanar (Tamba) par la Gendarmerie», dénonce Gueum sa bopp dans une note qui nous est parvenue.

«Le candidat de BBY assiste au lancement officiel des travaux de bitumage de la route Pire-Méouane Daya Diop. Cette initiative soulève des questions, alors que nous sommes à seulement cinq mois de l’élection présidentielle.

S’agit-il d’une campagne déguisée ? Tandis que les opposants peinent à organiser des rencontres paisibles avec leurs partisans», poursuit Gueum Sa bopp. Qui souligne que pourtant, C’est «dans un geste de compassion envers les familles des victimes du tragique incident de Khossanto, que Bougane Gueye Dany a entrepris un voyage humanitaire pour rencontrer personnellement les proches des défunts et exprimer ses condoléances».

Mais on a tout fait pour lui mettre les bâtons dans les roues. «Le cortège a été bloqué à Koussanar, dans la région de Tambacounda, par les forces de l’ordre», dénonce le mouvement de l’opposant.

Avant Bougane, c’est Malick Gakou qui a fait les frais de ce marquage à la culotte des opposants candidats à la présidentielle. Alors qu’il partait en tournée dans la région de Louga, son cortège a été stoppé net à Ndande.

Les forces de sécurité lui ont intimé l’ordre de de ne ni utiliser de gyrophare, ni de sonorisation. Et le cortège a dû se plier à ces exigences, pour pouvoir poursuivre sa route.

A Kébémer, le leader du Grand parti et sa délégation ont été aussi bloqués pendant un bon moment. Idem à Dahra, où il a été interdit de cortège pour aller rencontrer les commerçants du foirail. Il a dû s’y rendre à pied. A Matam, l’accès à la ville a été refusé à son cortège. C’est sans son cortège que Gakou est allé seul voir le chef religieux Thierno Samassa et d’autres responsables locaux.

Même Mame Boye Diao, dissident de la mouvance présidentielle et candidat déclaré à la présidentielle a fait les frais de cet acharnement. Le jour de sa déclaration de candidature, l’accès au stade Abdoulaye Wade, pour le match SénégalAlgérie, lui a été refusé.

L’Info