Le journalisme est une mission prophétique, s’il est bien fait, disait un érudit de Dieu ( Par Abdou Latif Kane Expert Pétrolier / militant APR

Oui, certes Cheikh Yerim Seck est un intellectuel de haut niveau, mais il s’est trompé sur énormément de points dans son livre.

J’en veux pour preuve, ce qu’il a dit sur le point relatif au droit de préemption sur la loi portant code pétrolier. Il n’a pas intégralement lu l’article relatif au droit de préemption en cas de cession des parties membres du contractant( le contractant est composé de ou des compagnies pétrolières, de la société nationale de Pétrole du Sénégal). Il a oublié ou refusé de dire aux Sénégalais que la loi a bel et bien indiqué que ledit droit est facultatif( cela signifie que ce n’est pas une obligation, et que l’Etat peut racheter une part cédée s’il le juge utile comme il peut également ne pas s’intéresser à l’achat). Vous savez pourquoi c’est facultatif ? c’est parce-que l’esprit de la loi sait servilement que l’activité pétrolière est très risquée et se fait pratiquement à perte.

A titre d’illustration, je rappelle que de 1950 à 2021, le Sénégal a foré 176 puits d’hydrocarbures, et sur ces 176, seuls les 16 puits ont donné un résultat jugé positif, les 160 puits restants ont rien donné avec un échec certifié. C’est pourquoi les experts en la matière ont une convergence de vue sur les risques d’échec très énormes inhérents à l’activité de l’or noir.

Ensuite il a totalement fauté sur le présumé scandale qu’il prétend attribuer à la Compagnie d’électricité du Sénégal SA (CES) et à l’État du Sénégal ; de ce point de vue là, je laisse le soin aux Sénégalais de lire le communiqué de la (CES)pour mieux  comprendre afin de tirer la bonne graine de l’ivraie.

Comment un couple d’actionnaires, attrait devant le tribunal arbitral de la chambre de commerce internationale, pour corruption et manquement dans la gestion ayant poussé CES et la centrale Sendou au pied du mur, peut-il s’arroger le droit de ternir l’image de l’État et CES, au moment où après leur exclusion de ladite compagnie, l’équipe actuelle a réussi à redresser la structure qui était en faillite.

J’ai un immense respect pour Cheikh Yerim mais ses propos, dans ce cas de figure, sont dépourvus de rigueur intellectuelle, et plongent dans les ténèbres intellectuelles. Il aurait dû, comme le commande la déontologie journalistique, être guidé de façon intrinsèque par le souci de tendre le micro à l’autre partie concernée par cette histoire (CES , État du Sénégal) pour une recherche contradictoire et véridique. Un intellectuel de sa trempe devait éviter de se lever un bon matin, se raser avec des hommes tapis dans l’ombre et suivre une mauvaise direction du vent.

J’ai fini par comprendre tout le sens d’un proverbe qui avance que,  C’est seulement quand tu réussis à te taire parfois en évitant des discussions inutiles que tu montres ton intelligence et ta sagesse. Parce-que tout simplement, dans les temps qui courent, notre pays le Sénégal pullule d’intellectuels qui se permettent de parler de tout et de rien, sans au préalable avoir une maîtrise documentée de leur assertion.

L’exemple le plus achevé de ses errements, demeure la fausse et flagrante comparaison qu’il a faite entre le Qatar et Guediawaye en matière de superficie.

Alors, j’ai bon espoir qu’il retirera une bonne partie de son livre, en attendant de sortir, à nouveau, de son long retrait médiatique, pour parler aux Sénégalais et rectifier ; ça y va et de sa crédibilité et de celle de son ouvrage qui a fini par  connaître un écoulement rapide dans le monde.

Pape Ismaïla CAMARA
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