Le bras de fer continue : Les travailleurs des collectivités territoriales décrètent à nouveau 120 heures, à partir de lundi

Les agents des collectivités territoriales ont battu le macadam, hier, du rond-point Jet d’eau au Terminus de Liberté 5. Par cette marche pacifique, ils réclament l’augmentation généralisée des salaires dans la fonction publique et le relèvement du point indiciaire.

Et pour mieux se faire entendre par les autorités compétentes, ils ont décrété, à nouveau, une grève générale et totale de 120 heures, à partir de lundi prochain. Mot d’ordre qui sera renouvelé tant que leurs revendications resteront non-satisfaites.

Venus d’un peu partout de Dakar et des autres régions, ces travailleurs municipaux ont manifesté leur désarroi face à cette indifférence de l’Etat qui perdure. Tous habillés en rouge, à l’image de leur humeur du moment, ils ont marché sous une forte canicule, déterminés à mener le combat jusqu’à la satisfaction des accords signés avec le gouvernement.

Agent municipal en poste dans la commune de Tambacounda, Mamadou Sakho, tout en sueur, est prêt à tout pour rentrer dans ses fonds.

«Notre plateforme revendicative est axée sur deux points : l’augmentation salariale que l’Etat avait accordée aux fonctionnaires de l’Etat et le relèvement du point indiciaire qui doit impacter les salaires. Nous estimons être lésés par rapport aux fonctionnaires de l’Etat central», a-t-il confié avant d’expliquer que le Code général des Collectivités territoriales, en son article 29, a bien défini que tous les avantages qui sont accordés aux fonctionnaires de l’Etat doivent, par ricochet, concerner les agents des collectivités territoriales.

«Voilà pourquoi nous sommes déterminés, parce que c’est notre droit de percevoir ces augmentations», a-t-il clamé.

Le secteur des travailleurs des collectivités territoriales est en ébullition depuis un an, à cause des mots d’ordre de grèves répétitifs, les uns, de plus en plus, plus corsés que les autres.

«Nous avons utilisé toutes les voies de recours pour que justice soit faite. Mais jusqu’à présent, nous n’avons pas pu avoir gain de cause par rapport à cette vieille revendication que représente l’augmentation des salaires des agents municipaux», a expliqué Ndiaga Diop, Secrétaire général de l’Union régionale du Syndicat national des travailleurs des collectivités territoriales.

Ces travailleurs des collectivités territoriales n’ont pas été seuls dans leur combat. Ils ont bénéficié du soutien des autres centrales syndicales pour mettre la pression sur l’Etat du Sénégal.

Selon François Babacar Touré, Secrétaire général national du Syndicat des travailleurs de l’enseignement supérieur, représentant Mademba Sock de l’Union nationale des syndicats autonomes du Sénégal (UNSAS), «depuis 2011, des accords ont été signés, acquis entre le gouvernement et les travailleurs, mais n’ont pas eu une application. Nous demandons à l’Etat, à travers ses démembrements, de procéder à l’application de ces mesures pour que ces travailleurs puissent retrouver leur dignité».

Pour le syndicaliste, la revendication participe au progrès social. «Il va falloir que le gouvernement accède le plus rapidement possible aux revendications posées sur la table, sinon nous serons en grève de 120 heures par semaine jusqu’à ce que les choses soient réglées », a-t-il menacé.

Pour sa part, Mbaye Sarr, représentant de Cheikh Diop, Secrétaire général de la CNTS/FC s’est désolé de voir « ces braves hommes et femmes » battre le macadam pour l’application d’un accord déjà signé par le gouvernement du Sénégal. Lequel accord doit permettre à ces travailleurs d’entrer dans leurs fonds, d’être élargis en même temps que tous les autres travailleurs.

«Vous avez entendu que le gouvernement a augmenté les salaires des autres travailleurs. Il reste et demeure que la question des travailleurs des collectivités territoriales n’est pas encore résolue. C’est la raison pour laquelle l’ensemble des centrales syndicales du Sénégal réunies autour de ce collectif, autour de ces travailleurs, vont porter le combat pour que le gouvernement du Sénégal règle cette question», promet M. Sarr.

«C’est la raison pour laquelle nous avons décidé en même temps que les travailleurs des collectivités territoriales de faire une grève de 120 heures par semaine, et cette grève sera renouvelée autant de fois que cela est nécessaire tant que le gouvernement n’aura pas réglé cette question-là », a déclaré Mbaye Sarr.

Vox populi

Mamadou Nancy Fall
Up Next

Related Posts