Keur Massar : Le spectre des inondations hante le sommeil des populations

Situé à l’entrée de la presqu’île du Cap-Vert, à l’est de Dakar, La commune de Keur Massar a été créée en 1996.

Les Cités Mame Dior et Pénitence sont deux des quartiers les plus exposés aux inondations dans cette zone. Ses habitants ont vécu un véritable calvaire l’année dernière durant la saison des pluies. Avec l’hivernage qui s’installe depuis quelques jours, le spectre des inondations hante déjà le sommeil des habitants.

À peine la première pluie tombée, le spectre des inondations hante le sommeil des populations.

Comme la plupart des habitants du quartier de Pénitence, Aida Dial­lo, la quarantaine révolue préfère quitter le quartier avant l’installation complète de la saison des pluies. Résidant depuis 16 ans dans cette zone, la brave dame a vu sa maison être occupée par les eaux pluviales.

«Je ne souhaite vraiment pas revivre avec ma famille notre souffrance de l’année dernière. Certes il y’a des travaux d’assainissement toujours en cours mais je préfère quitter le quartier avant les fortes pluies», se désole madame Aida Diallo.

Moustapha Mdodj, une autre victime des inondations du quartier cité Mame Dior, déclare qu’il n’arrive toujours pas à oublier les calvaires qu’il a vécus avec sa famille l’année dernière.

«L’année dernière, on a même pleuré parce que la situation était catastrophique. On a vécu sous les eaux de pluie et la saleté venant des autres quartiers», confie-t-il avant d’ajouter: «je juge inacceptable que les populations soient laissées a elles-mêmes. Toutes les voies d’accès étaient obstruées pendant l’hivernage de l’année dernière. Les populations pataugeaient dans les eaux durant toute la saison des pluies.

Cette année, nous avons perdu le sommeil dès les premières pluies. Il faut vraiment que les autorités nous aident», dénonce Moustapha Mbodj la soixantaine.

Et pourtant les autorités gouvernementales et locales avaient pris mesures d’anticipation dans les zones à haut risque d’inondations qui sont d’ailleurs entrain d’être déroulées, notamment dans la zone de captage avec le démarrage des travaux de curage, reprofilage et l’augmentation de la capacité de pompage.

Dans le but d’éviter de vivre une situation similaire à celle de l’hivernage précédent, où les eaux du bassin de rétention construit dans cette zone avaient débordé à la suite de fortes pluies.

Des bassins-tampons avaient été réalisés pour diminuer considérablement le volume d’eau convergeant vers le lac Rose. Même si les travaux ne peuvent pas être bouclés durant l’hivernage, des mesures conservatoires peuvent être prises avec la mise en place d’un dispositif de pompage pour atténuer les difficultés en attendant de trouver les solutions idoines. On peut donc espérer avoir beaucoup d’amélioration cette année.

Mais dans la capitale sénégalaise, l’hivernage est souvent synonyme de cauchemar pour bon nombres de dakarois surtout ceux de la périphérie. Les pluies de saison ont toujours causé des inondations dans plusieurs quartiers de la banlieue comme à Pikine, Guédiawaye, Rufisque ou encore à Keur Massar.

2 Minutes pour L’essentiel

Pape Ismaïla CAMARA
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