Les cérémonies de la Journée mondiale de l’alimentation 2021 ont débuté aujourd’hui par une manifestation mondiale au cours de laquelle les participants sont parvenus au constat suivant: même si la faim dans le monde, la crise climatique et la pandémie de covid-19 continuent de poser des défis redoutables, on sent également un nouvel élan et un regain d’énergie en faveur des efforts visant à transformer nos systèmes agroalimentaires pour les rendre plus adaptés aux objectifs visés.
Le Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires, qui s’est tenu le mois dernier, a permis d’esquisser la voie dans laquelle le monde doit s’engager pour repenser les structures qui régissent la production, la distribution et la consommation de nos aliments.
«Tous ensemble, nous avons commencé à retrousser nos manches pour piloter la mise en œuvre et faire avancer la transformation», a déclaré M. Qu Dongyu, Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), dans son discours prononcé à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de l’alimentation organisée par la FAO. Il a également évoqué la contribution du tout premier Forum mondial de l’alimentation, qui s’est déroulé au début du mois à Rome et qui se veut un mouvement international ayant pour ambition de tirer parti du dynamisme et de la créativité des jeunes pour façonner un avenir meilleur pour notre alimentation.
Comme l’a fait remarquer M. Qu, l’édition de cette année de la Journée mondiale de l’alimentation marque un moment charnière pour la planète. En dépit des difficultés causées par la pandémie de covid-19, «nous avons aussi été témoins, au cours des 12 derniers mois, de la résilience et de la force qu’il y a en chacune et chacun de nous». Plus particulièrement, le Directeur général de la FAO a tenu à saluer «tous nos héros de l’alimentation qui, aux quatre coins de la planète, ont continué de travailler envers et contre tout pour que nous ayons toujours de quoi manger».
Avant même la pandémie de Covid-19, des centaines de millions de personnes dans le monde souffraient de la faim, et leur nombre a encore augmenté au cours de l’année écoulée pour atteindre 811 millions. Et pourtant, nous produisons suffisamment d’aliments pour nourrir tous les êtres humains. M. Qu Dongyu a par ailleurs souligné que, sur l’ensemble des aliments produits, 14 pour cent étaient perdus et 17 pour cent gaspillés.
Les défis de taille auxquels l’humanité fait face ont également été mis en exergue par le pape François et par le Président italien, M. Sergio Mattarella, dans les messages qu’ils ont adressés à l’occasion de la cérémonie célébrant la Journée mondiale de l’alimentation.
«Nous sommes devant un véritable paradoxe en termes d’accès à la nourriture: plus de 3 milliards de personnes n’ont pas accès à une alimentation nutritive, tandis que près de 2 milliards souffrent d’excès pondéral ou d’obésité en raison d’une mauvaise alimentation et d’un mode de vie sédentaire», a indiqué le souverain pontife.
De son côté, M. Mattarella a fait la déclaration suivante: «La sécurité alimentaire s’est fortement dégradée dans le monde. La communauté internationale doit veiller à donner la suite qu’il convient aux recommandations qui ont émergé du récent Sommet sur les systèmes alimentaires, en mettant à profit les synergies naturelles au sein du système des Nations Unies ainsi que les compétences des organismes des Nations Unies ayant leur siège à Rome.»
Lors de son intervention, le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU), M. António Guterres a aussi adressé ce message: «La manière dont nous produisons, consommons et gaspillons les aliments a des conséquences dévastatrices pour notre planète. En plus de mettre nos ressources naturelles, notre climat et notre environnement naturel sous pression comme jamais auparavant dans l’histoire, nos comportements alimentaires nous coûtent des milliers de milliards de dollars par an.» Mais «nous avons le pouvoir de changer les choses», a-t-il ajouté.
Son appel à la mobilisation a été repris par les chefs de secrétariat des deux autres organismes des Nations Unies sis à Rome.
«Si nous voulons bâtir des systèmes alimentaires plus justes et plus équitables, nous devons être à l’écoute des petits producteurs et des communautés rurales», a affirmé M. Gilbert F. Houngbo, Président du Fonds international de développement agricole (FIDA).
«Aujourd’hui, la sécurité alimentaire mondiale est mise à plus rude épreuve que jamais», a déclaré M. David Beasley, Directeur exécutif du Programme alimentaire mondial (PAM). «La seule manière dont nous viendrons à bout de la faim, c’est en prenant les mesures qu’il faut pour adapter nos systèmes alimentaires mondiaux aux réalités du XXIe siècle. C’est pourquoi, au PAM, nous nous attachons à renforcer les systèmes alimentaires pour qu’ils puissent procurer une alimentation saine pour tous – et en particulier pour les communautés les plus vulnérables.»