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Plus tôt cette semaine, l’agence spatiale américaine NASA a testé avec succès un système de défense planétaire unique en son genre qui pourrait protéger notre planète des astéroïdes et des comètes entrants à l’avenir. De retour sur Terre, le gouvernement australien écrit sa propre histoire en s’attaquant à une menace plus terrestre : la corruption.
Après des années de débats, de pressions publiques et de campagnes inlassables de militants – y compris notre chapitre en Australie – le pays est enfin prêt à créer une agence fédérale de surveillance dotée de larges pouvoirs pour enquêter sur la corruption grave ou systémique.
Transparency International Australia a lancé pour la première fois un appel en faveur d’un tel organe il y a plus de quinze ans, et ce mercredi, le procureur général Mark Dreyfus a présenté au parlement le projet de loi historique de la Commission nationale anti-corruption (NACC).
Selon les premières critiques d’experts, bien qu’il ne soit pas parfait, le projet de loi est prometteur.
La nouvelle commission sera indépendante et pourra enquêter non seulement sur les politiciens et les fonctionnaires, mais aussi sur des tiers tels que les promoteurs immobiliers, les lobbyistes, les donateurs politiques et les syndicats. Essentiellement, toute personne qui pourrait chercher à corrompre ou à nuire à la prise de décision du gouvernement est couverte. De plus, les pouvoirs de l’agence seront rétroactifs – afin qu’elle puisse enquêter sur la corruption qui a eu lieu avant sa création.
Alors que nous comptons définitivement nos poulets avant qu’ils n’éclosent en 2023, Transparency International Australia craint que le NACC ne tienne des audiences publiques que dans des «circonstances exceptionnelles». Ils ont également signalé le manque de protection solide et efficace des dénonciateurs dans la proposition actuelle.
Une commission parlementaire va maintenant examiner le projet de loi et accepte les propositions d’amélioration jusqu’au 10 novembre. Il est encore possible que les différentes lacunes mises en évidence par les experts anti-corruption soient corrigées.
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Malgré ces problèmes, nous ne pouvons pas nous empêcher de voir ce projet de loi comme un pas de géant dans la bonne direction pour l’Australie. Le pays a atteint un niveau record sur l’indice de perception de la corruption 2021 après une décennie de scores en baisse. Nous avons dit que nous surveillerions de près l’Australie cette année, notant l’importance d’établir un chien de garde national anti-corruption pour reprendre ses efforts anti-corruption autrefois à la traîne.
Maintenant que les choses sont sur la bonne voie grâce à cette étape importante, l’Australie doit également reprendre sa lutte contre l’argent sale provenant d’acteurs louches étrangers.
En mai, notre rapport soulignait que l’Australie était mal équipée pour traquer les richesses illicites à l’intérieur de ses frontières, malgré les promesses de geler et de saisir les avoirs russes suspects. Le pays est en retard sur ses pairs du G7 en ce qui concerne la mise au jour des propriétaires d’entreprises anonymes, ce qui en fait une cible facile pour les individus corrompus de l’étranger.
Le nouveau gouvernement dirigé par le Premier ministre Anthony Albanese a déjà promis d’établir un registre public pour enregistrer les véritables propriétaires des entreprises. Cette réforme renforcera encore les défenses de l’Australie – et par extension du monde – contre la menace d’une corruption incontrôlée.