Lundi, une manifestation anti-guerre sans précédent d’un employé de la télévision d’État russe a attiré l’attention du monde pour sa bravoure, suscitant même des mots de gratitude de la part du président ukrainien Volodymyr Zelensky lui-même.
Marina Ovsyannikova – aujourd’hui ancienne rédactrice en chef de la chaîne de télévision publique russe Channel 1 – a interrompu une émission en direct pour rejeter publiquement l’invasion de l’Ukraine par son pays. Elle a été presque immédiatement détenue mais a été relâchée plus tard après avoir payé une amende.
En Russie, la propagande parrainée par l’État – promue par des chaînes comme l’ancien employeur de Marina – façonne le discours public. Et parce qu’il est presque impossible de dire la vérité au pouvoir, certains ont fait valoir que la manifestation d’une seule personne de Marina avait peut-être été mise en scène. Ces soupçons ne font que rendre plus clair le danger de contester le récit dominant en Russie.
Ceux qui dénoncent la corruption sont particulièrement exposés, mais malheureusement la Russie n’est pas unique à cet égard.
Cette semaine, nous avons co-animé une discussion en ligne avec la Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur les défenseurs des droits de l’homme, Mary Lawlor, à propos de son récent rapport consacré à la situation des militants anti-corruption dans le monde.
La Russie est un pays où les médias indépendants et la société civile qui dénoncent la corruption font face à des mesures de plus en plus sévères. La censure et la répression se sont particulièrement intensifiées depuis le début de l’invasion de l’Ukraine.
À une époque où il est presque impossible de contrer les abus de pouvoir en Russie, nous sommes encore plus déterminés à intensifier notre travail, en particulier contre les kleptocrates – les plus riches de Russie qui ont utilisé la corruption pour accroître leur pouvoir.
Comme nous l’avons déjà dit, l’immense richesse que les kleptocrates russes ont amassée – et conservent toujours – a aidé le président Poutine à resserrer son emprise sur le pouvoir et à exercer une influence illicite sur les affaires des autres nations.
Après des années à plaider pour des mesures énergiques contre le secret financier et à demander des comptes aux corrompus et à leurs facilitateurs, nous doublons maintenant avec une nouvelle campagne pour contrer l’argent sale des kleptocrates russes.
Nous pensons que ces élites et leurs complices en Occident doivent faire face aux conséquences de l’assaut violent contre l’Ukraine et des souffrances qu’ils ont infligées à son peuple. Pour les faire payer, il est essentiel de s’attaquer à l’énorme richesse qu’ils ont accumulée grâce à la corruption.
Aujourd’hui même, nous avons lancé une pétition en partenariat avec change.org pour faire pression sur les dirigeants des nations occidentales pour qu’ils fassent exactement cela.
Transparency International
