La nouvelle structure des prix des produits pétroliers va entrer en vigueur ce samedi. Elle va officialiser une hausse de 100 francs CFA sur les prix de l’essence et du gasoil. Cette hausse qui va impacter, entre autres, le secteur des transports fait que des chauffeurs de taxis urbains n’excluent pas d’engager des concertations pour revoir un réaménagement des tarifs actuels.

Cette décision qui leur est tombée dessus, Modou Seck, le Secrétaire général du regroupement des taxis urbains du Sénégal la regrette. «On a appris en même temps que tous les Sénégalais cette nouvelle. Le gouvernement a sorti un communiqué pour faire cette annonce. Le ministre du Commerce parle d’une hausse de 100 FCFA sur le prix du carburant. C’est une annonce qui nous a pris de court», a-t-il déclaré, en annonçant des mesures pour faire face à cette hausse du prix des produits pétroliers.

«On vient juste de l’apprendre à travers la presse même si le gouvernement a dit qu’il en a discuté avec des acteurs. Ils ont, par la suite, démenti cette information. Ils ont précisé que ce n’était pas pour discuter de cette hausse, mais que leur rencontre portait sur un autre sujet. Alors, pour le moment, nous n’avons pas encore discuté avec notre base. Mais, nous allons organiser une rencontre avec les membres de notre organisation pour voir quelle posture prendre face à cette augmentation», prévient-il.

Son collègue, Lamine Fall, n’en dira pas moins. Président du regroupement des chauffeurs de taxis de Grand-Yoff et Patte d’Oie, il n’a pas caché ses inquiétudes pour leur secteur. «Nos difficultés ne font que s’accroitre. Le transport, comme le disent les gens, c’est foutu. Nous les taximen, n’avons plus aucun espoir, d’ailleurs, je ne projette même pas de voir mon fils apprendre le métier pour devenir taximan ! Jamais de la vie !», a-t-il dit, avant de poursuivre ses complaintes.

«Pour, nous qui sommes des taxis ‘clando’ ce sera difficile d’augmenter les prix»

A l’en croire, «le transport, de nos jours, est de plus en plus en dé­cadence. Vous imaginez une personne qui a choisi comme métier chauffeur, un autre acquiert son permis poids léger, avec son métier de bureaucrate, mais qui profite de ses trajets pour amener des clients qui le paient, alors qu’il a son salaire. Le carburant qu’il consomme ne sort pas de sa poche, parce que c’est payé avec l’argent des clients. Ces transporteurs irréguliers sont nos concurrents. A cette concurrence déloyale vient s’ajouter, aujourd’hui, cette tendance haussière des prix». Des faits qui, selon lui, appellent d’urgence à la tenue des concertations entre acteurs pour accorder leurs violons.

«Pour cette fois-ci, nous attendons les explications du gouverne­ment avant de nous réunir et réfléchir sur les éventuelles décisions à prendre de notre côté. Pour notre cas, nous qui sommes des taxis ‘clando’, ce sera difficile d’augmenter les prix du transport à chaque fois qu’il y a hausse sur le carburant», a dit le président du regroupement des chauffeurs de taxis de Grand-Yoff et Patte d’Oie. Celui-ci signale également : «les clients nous reprochent que le prix du voyage augmente quand celui du gasoil augmente, mais jamais une baisse n’est opérée lorsqu’il y a une réduction des prix du carburant. Je n’ai même pas les mots pour qualifier notre situation. Espérons qu’il y ait des solutions à ça», signale Lamine Fall.

Pour rappel, la dernière hausse du prix du carburant avait été effectuée le 5 juin 2022. Le prix était passé de 755 FCFA à 890 FCFA, le litre, soit une augmentation de 135 FCFA.

Vox populi