Guinée rejette les sanctions de la CEDEAO contre le Mali sous la tutelle du pouvoir de L’ONU *Par Paul Ejime

Le Comité pour la restauration nationale au pouvoir en Guinée a dissocié le pays du blocus financier, économique et frontalier sans précédent imposé au Mali par la CEDEAO le 9 janvier.

On rapporte qu’un jeu de pouvoir intense se déroule au Conseil de sécurité de l’ONU opposant la France/les alliés occidentaux à la Russie/la Chine sur le Mali, tandis que l’Autorité intérimaire dominée par l’armée à Bamako a appelé à une manifestation nationale vendredi contre ce qu’elle a appelé des « sanctions extrêmes ». imposée par la CEDEAO au pays de quelque 19 millions d’habitants.

Outre la solidarité guinéenne déclarée avec le Mali, l’Algérie, un autre voisin malien aurait également apporté son soutien au Mali.

Le Comité au pouvoir en Guinée dans un communiqué a rappelé que la CEDEAO avait suspendu la Guinée de toutes les institutions régionales en septembre 2021 à la suite d’un coup d’État militaire ce mois-là.

Par conséquent, le Comité a déclaré que la Guinée ne pouvait donc pas s’associer aux sanctions régionales, ajoutant que les frontières terrestres, maritimes et aériennes du pays resteraient ouvertes à toutes les nations amies conformément à la solidarité panafricaine.

Le communiqué indiquait en outre que la Guinée continuerait de respecter tous les accords et obligations internationaux.

Il existe également des informations non confirmées selon lesquelles le régime de Bamako dirigé par le colonel Assimi Goita pourrait exiger le retrait du personnel des États membres de la CEDEAO de la Mission des Nations Unies au Mali, la MINUSMA.

Les pays de la CEDEAO et le Tchad représentent environ 70% du personnel de la MINUSMA. La Mission de l’ONU est présente au Mali depuis 2013 dans le cadre de la lutte internationale contre le terrorisme, mais sans grand succès.

L’Algérie, dans un effort pour maintenir les terroristes et les djihadistes armés en dehors de son territoire, a un intérêt direct dans la stabilité politique du Mali. Alger a accueilli la signature de l’Accord de paix par les protagonistes maliens en 2015.

Comme le Mali, la Guinée est sous régime militaire à la suite du coup d’État qui a renversé le gouvernement du président élu Alpha Condé en septembre 2021 après avoir modifié la constitution nationale pour prolonger son mandat.

Le comité militaire au pouvoir dirigé par le colonel Mamady Doumbouya à Conakry n’a pas encore annoncé de calendrier de transition, ignorant le calendrier de six mois de la CEDEAO qui lui a été imparti.

Certains critiques pensent que le blocage sans précédent du Mali par la CEDEAO a été initié par Paris pour punir la junte d’avoir osé pencher vers une autre superpuissance pour un soutien militaire.

La France, qui n’a pas caché son opposition à la présence militaire russe au Mali, réduit actuellement ses forces soutenant la lutte contre le terrorisme et les insurrections dans la région du Sahel dont le Mali.

La junte malienne accuse la France d’abandon et défend les droits souverains du pays à rechercher le soutien de toutes parts pour faire face à l’insécurité qui paralyse la nation.

Pendant ce temps, il a été rapporté qu’avant le sommet de la CEDEAO dimanche à Accra, la junte dirigée par le colonel Goita avait suggéré un calendrier de transition modifié de 24 mois, qui a été rejeté parce que l’Union économique et monétaire francophone UEMOA, avait déjà adopté une « position commune  » contre le Mali.

En outre, le fait que l’accord militaire du Mali continue de figurer dans les communiqués de la CEDEAO est considéré comme sans précédent et laisse beaucoup se demander pourquoi la CEDEAO se joindrait à la France pour remettre en cause le pacte de défense bilatéral d’un État membre.

Après 60 ans d’indépendance, les pays africains ne peuvent continuer à blâmer les puissances étrangères pour l’ingérence ou leurs malheurs.

Les dirigeants africains et leur mauvaise gouvernance sont le problème majeur du continent.

Malheureusement, la CEDEAO, autrefois acclamée au niveau international, semble perdre sa capacité de décision indépendante et son autorité morale. Cela pourrait marquer le début de la fin de sa pertinence.

Le régime militaire reste une aberration. Mais seule la bonne gouvernance et non les sanctions, garantira la démocratie au Mali et en Afrique dans son ensemble.

Les dirigeants africains doivent respecter les règles pour assurer une bonne gouvernance et les citoyens doivent assumer leurs responsabilités civiques en exigeant des comptes.

*Paul Ejime  analyste des affaires mondiales et consultant indépendant auprès d’organisations internationales sur les communications stratégiques d’entreprise, la paix et la sécurité et les élections.

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