Une équipe du Fonds monétaire international (FMI) dirigée par Jose Gijon, chef de mission pour la Guinée-Bissau, a tenu des réunions virtuelles du 8 au 11 novembre 2022 et des réunions à Bissau du 15 au 21 novembre 2022, pour discuter d’une trentaine -programme de six mois dans le cadre de la facilité élargie de crédit (FEC). Un accord au niveau du personnel a été conclu.
Cet accord est soumis à l’approbation de la direction du FMI et à l’examen du Conseil d’administration du FMI. Les discussions ont porté sur l’impact de la guerre en Ukraine sur les développements économiques et fiscaux récents ; les perspectives à court et moyen terme pour la Guinée-Bissau ; et la mise en œuvre de politiques et de réformes pour soutenir la gouvernance publique et une croissance plus inclusive.
A l’issue de la mission, M. Gijon a fait la déclaration suivante :
« Les services du FMI sont parvenus à un accord avec les autorités bissau-guinéennes sur un programme à moyen terme qui pourrait être soutenu par des ressources du FMI d’environ 28,4 millions de DTS (environ 36,3 millions de dollars) au titre de la FEC.
« L’économie de la Guinée-Bissau se remet progressivement des effets négatifs de la pandémie de COVID-19, mais les retombées de la guerre en Ukraine freinent la reprise. La croissance devrait se modérer à environ 3½ % en 2022. L’inflation moyenne devrait être supérieure à 7 % compte tenu de l’impact potentiel de la hausse des prix du pétrole et des denrées alimentaires, qui affectera négativement les plus vulnérables. Malgré une meilleure mobilisation des recettes en 2021, les dépassements de dépenses en 2022, en particulier dans les dépenses salariales, ont limité le rythme prévu de l’assainissement budgétaire. Le déficit budgétaire global annuel projeté est de 5 % du PIB pour cette année. La dette publique reste exposée à un risque élevé de détresse à plus de 80 % du PIB.
« La stratégie à moyen terme des autorités est centrée sur la sécurisation de la viabilité de la dette tout en soutenant la reprise économique et en créant un espace budgétaire pour soutenir une croissance durable et inclusive, en s’inspirant des principales priorités des autorités et en tenant compte des vulnérabilités importantes du pays.
« Une gestion budgétaire durable est nécessaire pour créer un espace budgétaire pour les investissements indispensables dans le développement social (santé, éducation) et les infrastructures, tout en maintenant la viabilité budgétaire et de la dette. Cela implique de lever davantage de recettes intérieures grâce à une stratégie de recettes crédible et globale et d’améliorer la qualité et l’efficacité des dépenses. Cette stratégie appelle à une meilleure coordination entre et au sein des ministères et organismes publics et à l’atténuation des risques budgétaires importants liés aux entreprises publiques.
« Le programme à moyen terme des autorités vise également à faire avancer leur programme de réformes structurelles, notamment en améliorant les conditions d’une plus grande diversification économique, de la création d’emplois et de l’inclusion financière. La FEC devrait contribuer à catalyser un soutien financier plus important de la part des partenaires au développement, stimuler les investissements du secteur privé et accroître le potentiel de croissance de l’économie.
Une stratégie cohérente pour remédier aux vulnérabilités en matière de gouvernance sera essentielle pour renforcer la politique économique et la confiance des entreprises. Les réformes essentielles de la gouvernance seront la création d’un compte unique du Trésor, un cadre légal de passation des marchés modifié pour assurer une transparence totale sur les marchés publics attribués et l’application du régime modifié de déclaration de patrimoine une fois approuvé par le Parlement.
« L’équipe remercie les autorités pour leur ouverture et leurs discussions constructives et se réjouit de poursuivre une coopération étroite dans le cadre de l’accord de facilité élargie de crédit (FEC) au cours des trois prochaines années.
« L’équipe du FMI a rencontré SE le président Sissoco Embaló, le Premier ministre Nabiam, le président Cassama et les membres de la Commission permanente de l’Assemblée populaire nationale, le vice-Premier ministre Sambú, le ministre des Finances Té, le ministre de l’Économie Casimiro, le ministre de l’Administration publique, du Travail , de l’Emploi et de la Sécurité Sociale Djaló, Ministre de la Pêche Mendes Viegas, Directeur National de la BCEAO Cassama, Président de la Cour des Comptes Baldé.
L’équipe a rencontré des responsables des Ministères des Finances, de l’Economie, de la Direction Nationale de la BCEAO, de l’Institut National de la Statistique, de la Cellule de Renseignement Financier, des autorités de passation des marchés et d’autres responsables. L’équipe a également rencontré des syndicats, des organisations de la société civile, des représentants d’entreprises des secteurs privé et public et des partenaires bilatéraux et internationaux clés.
- En conclusion les services du FMI et les autorités de la Guinée-Bissau ont conclu un accord au niveau des services pour soutenir les politiques économiques de la Guinée-Bissau avec une facilité élargie de crédit (FEC) de 36 mois de 28,4 millions de DTS (36,3 millions de dollars).
- Les objectifs du nouveau programme de la Guinée-Bissau soutenu par le FMI sont d’assurer la viabilité de la dette tout en soutenant la reprise économique et en créant un espace budgétaire pour soutenir une croissance durable et inclusive.
- Une gestion budgétaire solide et transparente reste essentielle pour renforcer la viabilité macroéconomique et de la dette. Le programme de réformes structurelles sera axé sur l’amélioration de la gouvernance publique, l’approfondissement financier et la stabilité.