La Commission électorale de la Gambie a annoncé le report de l’exercice national d’inscription des électeurs qui devait débuter le 14 janvier 2021. Elle a cité « des défis logistiques indépendants de sa volonté » comme raison du retard « jusqu’à nouvel ordre » de l’exercice qui devrait se terminer le 26 février.

Cela remet encore en question l’agenda politique du gouvernement du président Adama Barrow, qui a pris le pouvoir en 2017 à la suite d’un vote contesté en décembre 2016. Il a battu l’ancien président Yahya Jammeh lors de cette élection, mais Jammeh a dû être escorté en exil après avoir refusé de concéder sa défaite.

Barrow, qui avait initialement accepté de servir pendant trois ans, insiste maintenant sur un mandat complet de cinq ans. Il a été accusé d’avoir pris le parti de l’ancien parti au pouvoir de Jammeh pour provoquer le rejet d’un projet de Constitution nationale par l’Assemblée nationale.

Le projet de document a coûté des millions de financements de donateurs à rassembler dans le cadre des efforts de consolidation de la paix et de réconciliation nationale après 22 ans de dictature de Jammeh.

L’élection présidentielle est prévue en Gambie le 4 décembre 2021, mais des changements de calendrier pourraient compromettre le calendrier politique convenu.

La CEDEAO a une mission de paix en Gambie depuis décembre 2016 et des groupes d’opposition ont accusé Barrow de nourrir une ambition de troisième mandat, un syndrome qui a déclenché l’instabilité politique dans certains pays d’Afrique de l’Ouest, dont la Guinée et la Côte d’Ivoire.

Paul Ejime