Gambie : Fin de mission du FMI dans le cadre de la cinquième revue de l’accord au titre de la facilité élargie de crédit

Une équipe du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par M. Ivohasina Fizara Razafimahefa, chef de mission pour la Gambie, a eu des discussions avec les autorités gambiennes du 21 septembre au 4 octobre 2022, sur la cinquième revue de la Programme économique de la Gambie soutenu par l’accord de facilité élargie de crédit (FEC) du FMI.

A l’issue de la mission, M. Razafimahefa a fait la déclaration suivante :

« L’équipe de la mission est parvenue à un accord au niveau des services avec les autorités sur les politiques économiques et financières susceptibles de soutenir l’achèvement par le Conseil d’administration du FMI de la cinquième revue dans le cadre de l’accord FEC.

Malgré les défis causés par les répercussions de la guerre en Ukraine et les effets persistants de la pandémie de COVID-19, tous les critères de réalisation quantitatifs et trois des quatre objectifs indicatifs à fin juin 2022 ont été atteints. Les réformes structurelles progressent également.

L’examen par le Conseil d’administration du FMI du rapport des services sur l’examen est provisoirement prévu pour décembre 2022. Dès l’approbation du Conseil, 5 millions de DTS (équivalant à environ [6,4] millions de dollars) seront mis à la disposition de la Gambie.

« En raison des répercussions de la guerre en Ukraine et des effets persistants de la pandémie de COVID-19, le PIB devrait croître de 4,5 % en 2022, une révision à la baisse par rapport aux 5,6 % prévus au moment de la 4e revue de la FEC. Néanmoins, certains secteurs, dont le tourisme, la construction et l’agriculture, ont montré des signes positifs. Le taux d’inflation est entré en territoire à deux chiffres en avril 2022 et a atteint 12,9 % en août 2022, principalement en raison des prix mondiaux élevés des denrées alimentaires et de l’énergie induits par la guerre en Ukraine, combinés à des perturbations de la chaîne d’approvisionnement et à des coûts de transport élevés.

« Les autorités prennent des mesures pour faire face aux implications des chocs exogènes multiples et importants. Le recouvrement des recettes sur les produits pétroliers a été réduit pour contenir les hausses des prix intérieurs des carburants.

L’amélioration du recouvrement des taxes non liées au pétrole et l’exécution prudente du budget ont permis de contenir le solde budgétaire global à 2,4 % du PIB à fin juin 2022. Néanmoins, les pressions se sont intensifiées et certains dérapages budgétaires ont été constatés à fin septembre 2022. Pour maîtriser l’inflation et ancrer les anticipations d’inflation, la Banque centrale a augmenté le taux directeur à deux reprises, d’un total de 2 points de pourcentage, portant le taux à 12 %. L’orientation de la politique monétaire sera encore resserrée, si nécessaire pour contenir l’inflation. Pour faire face aux pressions du marché des changes, la CBG veillera désormais au bon fonctionnement du marché des changes,

« Les autorités gambiennes continuent de respecter leurs engagements en matière d’exigences de transparence pour les dépenses liées au COVID-19. Ils ont repris la déclaration des dépenses liées au COVID-19 dans le rapport mensuel d’exécution du budget. Le National Audit Office (NAO) achèvera bientôt la deuxième phase d’un audit ex post des dépenses liées à la COVID-19. Des progrès satisfaisants ont également été réalisés en matière d’administration des recettes et de gestion des finances publiques, y compris la numérisation des systèmes de collecte des impôts et des processus de gestion du budget et de la dette.

« À l’avenir, la croissance économique devrait atteindre 6 % en 2023 et 6,5 % en 2024. Ces projections sont fondées sur une dissipation des chocs sur les prix des matières premières, la non-occurrence d’un ralentissement ou d’une récession mondiale brutale, la reprise complète du secteur du tourisme, et la poursuite des bons résultats de la construction privée et de l’agriculture. Les risques pesant sur les perspectives sont orientés à la baisse, notamment l’incertitude concernant la guerre en Ukraine, la trajectoire de la pandémie de COVID-19 et les aléas du changement climatique, qui constituent des menaces importantes pour l’économie.

« L’équipe de la mission a rencontré [Son Excellence Adama Barrow, Président de la République de Gambie] et Son Excellence Badara Alieu Joof, Vice-président de la République de Gambie ; et s’est entretenu avec le ministre des Finances et des Affaires économiques, Seedy Keita ; ministre du Tourisme, Hamat Bah ; le ministre des Travaux publics et des Infrastructures, Ebrima Sillah ; Ministre de l’Agriculture, Demba Sabally ; Gouverneur de la Banque centrale de Gambie, Buah Saidy ; hauts fonctionnaires du gouvernement et de la banque centrale.

L’équipe de la mission a également eu des échanges fructueux avec des représentants du secteur privé, de la société civile et des partenaires au développement. L’équipe de la mission tient à remercier les autorités gambiennes pour les discussions constructives et la bonne collaboration.

En synthèse, les répercussions de la guerre en Ukraine menacent la stabilité économique et sociale, car la reprise économique est plus faible que prévu, l’inflation s’accélère et des pressions émergent sur le marché des changes.

Le gouvernement prend des mesures pour faire face aux chocs externes ; l’orientation de la politique monétaire sera encore resserrée, si nécessaire pour contenir l’inflation ; la politique de change visera à rétablir l’équilibre entre l’offre et la demande.

Les réformes structurelles progressent, notamment en ce qui concerne les marchés publics, la transparence des dépenses liées à la COVID-19, d’autres domaines de la gestion des finances publiques et l’administration des recettes.

Momar Diack SECK
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