Le débat sur la lancinante question des faux médicaments en Afrique s’est invité, mardi, à l’Assemblée générale extraordinaire de l’Association africaine des centrales d’achats de médicaments essentiels (Acame) qui se tient actuellement à Dakar. Président de l’Acame, Jean Claude Deka Lundu, estime qu’au niveau de l’acquisition, ces produits pharmaceutiques ne doivent pas être à la portée de n’importe quelle structure ou personne aussi bien au niveau international que local.
«Nous devons faire la traçabilité de tous les produits qui arrivent au niveau de nos pays jusqu’au niveau des structures sanitaires. Parce que personne ne peut évaluer les dégâts que ça peut entrainer si le produit ne passe pas sur un système sécurisé. Quand tout le monde peut s’approvisionner au niveau du centre de santé ou dans une pharmacie sécurisée tous ces fraudeurs qui sont dans l’ombre vont disparaître. J’estime que si le circuit du médicament est bien sécurisé ces gens qui sont dans la fraude n’auront pas du travail à faire», déclare Jean Claude Deka Lundu.
L’enjeu financier qui se cache derrière cette fraude, selon Jean Claude Deka Lundu, est évalué à des milliards de francs Cfa. Par ailleurs le président de l’Acame a rappelé que pendant la Covid-19, toutes les usines étaient fermées. Ce qui dit-il, avait occasionné un problème d’accessibilité par rapport à l’importation des médicaments. Et cette situation, de son avis, a donné matière à réflexion à l’Afrique notamment sur l’autonomisation des médicaments.
Il estime que l’Afrique doit tirer les leçons de cette pandémie de la Covid-19 qui a mis beaucoup de pays dans des difficultés par rapport à l’accès aux vaccins et autres produits. Heureusement indique-t-il, malgré la fermeture des frontières, les dirigeants africains se sont donnés main dans la main pour arriver à résoudre ces problèmes. Le président de l’Acame, Jean Claude Deka Lundu estime que l’accessibilité des médicaments est un facteur important parce qu’ils doivent être disponibles dans nos centrales d’achat. Revenant sur l’objet de leur assemblée générale, il rappelle que l’Acame regroupe 22 pays africains. Et après 20 ans d’existence, il est important, aujourd’hui, d’opérer des réformes face aux mutations de la chaine d’approvisionnement.
Ce, au regard des défis énormes qui se présentent et aux besoins des populations sur l’accès aux médicaments. «Donc nous avons estimé qu’il faut réformer l’Acame. Il faut débattre aussi sur son règlement intérieur», souligne le président de l’Acame. Nouvelle directrice de la Pharmacie nationale d’approvisionnement (Pna), Dr Fatou Faye Ndiaye Dème soutient que le Sénégal a beaucoup travaillé sur la politique de l’accessibilité des médicaments surtout avec la Couverture maladie universelle. La remplaçante de Dr Annette Seck Ndiaye trouve que cette rencontre est très importante d’autant plus qu’elle permet de discuter sur de nouvelles orientations concernant l’approvisionnement des médicaments.
«Malgré les restrictions lors de la pandémie de la Covid-19, il n’y a pas eu de rupture de médicaments au Sénégal durant toute cette crise sanitaire et c’est quelque chose à saluer. Aujourd’hui notre défi, c’est de tirer des leçons de la Covid-19 et de se projeter vers un avenir meilleur», ajoute Dr Fatou Faye Ndiaye Dème
Walf Quotidien