Le Fonds international de développement agricole (FIDA) a annoncé aujourd’hui son soutien à un nouveau projet visant à stimuler la productivité agricole, à améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle et à renforcer la résilience d’au moins 218 000 ménages ruraux angolais qui sont vulnérables aux chocs climatiques.
Communiqué : En Angola, 50% des pauvres vivent en milieu rural et vivent essentiellement de l’agriculture de subsistance. L’agriculture emploie 44% de la population et représente 5,5% du PIB du pays. Il est essentiel d’améliorer la production agricole à petite échelle et d’accroître la productivité et la commercialisation afin de réduire la pauvreté et de renforcer la sécurité alimentaire dans les zones rurales.
Le Gouvernement angolais a mis en œuvre plusieurs projets de développement pour relancer l’économie. Cependant, il faut redoubler d’efforts pour dynamiser le secteur agricole et offrir des moyens d’existence durables aux populations rurales pauvres et vulnérables. Par ailleurs, la facture des importations alimentaires du pays est élevée: 583 millions d’USD pour le premier trimestre 2019.
Cette situation, associée à la baisse des recettes du pétrole en 2015-2016 et à l’augmentation des prix alimentaires, a incité les pouvoirs publics à promouvoir la diversification économique. Dans le contexte de la pandémie de COVID-19, de telles mesures sont plus nécessaires que jamais.
“Afin d’assurer une sécurité alimentaire et nutritionnelle durable et de réduire la facture des importations de l’Angola, les pouvoirs publics doivent investir massivement dans le secteur agricole”, a déclaré le directeur de pays pour l’Angola, Robson Mutandi. “Il est essentiel de mettre l’accent sur la commercialisation des produits des exploitations familiales dans une optique de durabilité si l’on veut assurer la prospérité de l’Angola.”
Le Président du FIDA, Gilbert F. Houngbo, et l’Ambassadrice de la République d’Angola en Italie et représentante permanente, Maria de Fátima Monteiro Jardim, ont signé aujourd’hui à Rome l’accord de financement concernant le Projet de renforcement de la résilience des petits agriculteurs (SREP). D’un montant de 150 millions d’USD, ce projet s’adressera en particulier aux jeunes et aux femmes qui sont vulnérables aux chocs climatiques, le but étant de les aider à se relever et de renforcer leur résilience.
Le projet vise à promouvoir des pratiques durables telles que l’introduction de variétés de cultures résistantes à la sécheresse, l’adaptation des calendriers des cultures et la récupération de l’eau de pluie. Des investissements seront réalisés dans les domaines suivants: petite irrigation, amélioration de l’accès à l’eau et adoption de pratiques agricoles résilientes face aux changements climatiques.
Le projet SREP sera mis en œuvre dans des zones agroécologiques arides, semi-arides et subhumides de sept provinces – Bengo, Zaire, Uige et Cuanza Norte au nord, et Benguela, Cunene et Namibe au sud. Il permettra également de renforcer les capacités du secteur privé national afin de fournir des services consultatifs et des services d’information climatique mieux adaptés aux besoins des producteurs familiaux.
Le FIDA participera au financement du projet par un prêt de 29,8 millions d’USD, et des cofinancements seront fournis par l’Agence française de développement (42 millions d’USD) et la Banque arabe pour le développement économique de l’Afrique (40 millions d’USD). La contribution du Gouvernement angolais s’élève à 10 millions d’USD, auxquels s’ajoutent 6,5 millions d’USD apportés par les bénéficiaires. Le montant restant, soit 21,7 millions d’USD, sera financé par les ressources du FIDA ou par d’autres partenaires de développement identifiés pendant la phase de mise en œuvre.
Le projet SREP vise également à renforcer les capacités des petits producteurs familiaux en matière de production et de transformation grâce aux fermes‑écoles, de manière à les rendre plus productifs. Dans le cadre du projet, ils seront mis en contact avec différents acteurs privés des filières, ce qui leur permettra d’accéder plus facilement aux marchés.
En outre, des infrastructures rurales adaptées seront mises en place pour favoriser une production axée sur le marché et aider les exploitations familiales à acheminer efficacement leurs excédents de production vers les marchés, ce qui permettra aux petits agriculteurs d’accroître leurs ventes et d’améliorer leurs moyens d’existence.
Le développement des moyens d’existence, l’amélioration de la nutrition et le renforcement de la résilience sont essentiels pour assurer la sécurité alimentaire de l’Angola et contribuent à la réalisation de plusieurs objectifs de développement durable, dont l’objectif 1 (pas de pauvreté), l’objectif 2 (faim zéro), l’objectif 5 (égalité des sexes), l’objectif 13 (lutte contre les changements climatiques) et l’objectif 15 (vie terrestre).
Depuis 1990, le FIDA a investi 111,8 millions d’USD dans huit projets et programmes de développement rural menés en Angola, d’une valeur totale de près de 284,6 millions d’USD. Ces projets ont bénéficié directement à 486 600 ménages ruraux.