C’est un discours qui fera sans aucun doute date dans l’histoire des États-Unis, tant il tranche avec celui de ses prédécesseurs. Investi 47e président des États-Unis ce lundi, Donald Trump a multiplié les charges contre les «systèmes» actuels, tout en promettant de donner un nouvel «âge d’or» à l’Amérique. Le Figaro fait le point sur ce qu’il faut retenir. www.lefigaro.fr
Le président s’érige contre «l’élite corrompue», tout en prônant l’«unité nationale»
Fidèle à lui-même, Donald Trump s’est présenté comme le sauveur d’une Amérique «en décadence». L’ancien promoteur immobilier veut que son pays soit «à nouveau respecté dans le monde». «Dieu m’a sauvé pour que je rende sa grandeur à l’Amérique», a-t-il martelé, tout en prônant «l’unité nationale».
«Notre programme se fonde sur la protection de toutes les populations. Aux Afro-américains et aux latinos, je tiens à vous remercier: je n’oublierai jamais votre confiance», a-t-il dit, sous les applaudissements des très nombreux invités, parmi lesquels l’on trouvait Elon Musk, Tim Cook, Mark Zuckerberg, et le Français Bernard Arnault. Il a, dans le même temps, assuré vouloir s’attaquer à une «élite corrompue et radicale qui s’est accaparée pouvoir et richesse depuis de nombreuses années».
Des millions d’expulsions de clandestins prévues
Donald Trump a profité de son discours pour multiplier les charges contre les «systèmes» américains actuels, à commencer par le système judiciaire. «Notre gouvernement protège les criminels, notamment les personnes qui viennent des quatre coins du monde», a-t-il ainsi déclaré au sein du Capitole. Pour «réparer» l’Amérique, son 47e président a promis l’expulsion de «millions et de millions» d’immigrés en situation irrégulière.
«En premier lieu, je décréterai l’état d’urgence à notre frontière méridionale» avec le Mexique, a-t-il dit. «Toutes les entrées illégales seront immédiatement bloquées et nous allons commencer le processus de renvoi de millions et de millions de criminels étrangers d’où ils viennent», a ajouté le président républicain.
Le 47e président des États-Unis compte d’ailleurs reprendre la construction du mur frontalier, selon Anna Kelly, la future porte-parole adjointe de la Maison-Blanche. Il va aussi signer des décrets s’attaquant au droit d’asile et au droit du sol. «Nous allons mettre fin au droit d’asile, (…) ce qui crée une procédure d’expulsion immédiate sans possibilité d’asile. Nous allons ensuite mettre fin au droit du sol», a détaillé Anna Kelly.
«Il n’y aura que deux sexes: masculin et féminin»
Il a également critiqué le «système» éducationnel. «Nous avons un système d’éducation qui enseigne à nos enfants d’avoir honte d’eux-mêmes.» Il a aussi chargé la politique du «genre», après avoir dénoncé il y a quelques jours le «délire transgenre». «Tout cela va changer aujourd’hui, très rapidement», a-t-il promis. Pour ce faire, il a annoncé que la politique du gouvernement des États-Unis sera désormais de dire qu’il n’y a «que deux sexes, masculin et féminin». «Je mettrai fin à la politique du gouvernement qui tente d’intégrer la race et le sexe dans tous les aspects de la vie publique et privée», a-t-il lancé.
Un décret exécutif aura pour but de «défendre les femmes face à l’extrémisme idéologique du genre et à restaurer la vérité biologique au sein de l’Etat fédéral», a affirmé à la presse un responsable sous couvert de l’anonymat, précisant que l’identité sexuelle des individus serait désormais définie exclusivement par les gamètes qu’ils produisent.
Promesse d’un état d’«urgence énergétique»
Donald Trump va décréter un état d’«urgence énergétique» national. Le but? Doper la production d’hydrocarbures du pays, déjà premier producteur mondial. «Nous allons forer à tout-va», a lancé le président américain, réitérant ainsi sa promesse de campagne. Le nouveau président a par ailleurs assuré qu’il reviendrait sur nombre de mesures climatiques prises par son prédécesseur Joe Biden. Et a tenu à remercier les constructeurs automobiles.
Nouveau retrait des accords de Paris
Il est revenu sur les conséquences de l’ouragan Hélène, en Caroline du Nord, survenu en septembre dernier, mais aussi sur les incendies de Los Angeles. «Ces incendies ont détruit les habitations de personnes très riches, très fortunées, qui se retrouvent sans abri. C’est intéressant. Personne ne peut agir mais cela va changer», a-t-il certifié. Ainsi, Donald Trump a clamé lors de son discours qu’il allait «mettre un terme au New Green Deal».
En parallèle, la Maison-Blanche a confirmé cette annonce. «Le président Trump se retirera de l’accord de Paris sur le climat» a déclaré la Maison-Blanche dans un communiqué. Les États-Unis, deuxième pollueur mondial derrière la Chine et premier pollueur historique, avaient déjà quitté brièvement l’accord sous le premier mandat du républicain, avant que Joe Biden n’acte leur retour.
Une « refonte» du commerce mondial et des taxes sur les pays étrangers
Le 47e président des États-Unis a promis de taxer les pays étrangers pour «enrichir les citoyens» américains. «J’entamerai immédiatement la révision de notre système commercial afin de protéger les familles et les travailleurs américains. Au lieu de taxer nos citoyens pour enrichir d’autres pays, nous imposerons des droits de douane et des taxes aux pays étrangers pour enrichir nos citoyens», a déclaré Donald Trump. Pour collecter cet «afflux massif d’argent dans notre trésorerie provenant de sources étrangères», le nouveau président a annoncé la mise en place d’un «service de revenus extérieurs» («external revenue service», en anglais).
Un nouveau département de «l’efficacité gouvernementale»
Rien de nouveau ici: Donald Trump avait annoncé de longue date la création d’un département de «l’efficacité gouvernementale », dirigé par l’entrepreneur milliardaire Elon Musk et l’homme d’affaires Vivek Ramaswamy. Les deux hommes seront chargés de s’attaquer aux régulations jugées excessives et de couper dans le budget fédéral. «Pour rétablir la cohérence et l’efficacité de notre gouvernement fédéral, mon administration créera le tout nouveau département de l’efficacité gouvernementale», a confirmé le 47e président des États-Unis. Ce nouveau département prendrait la forme d’une commission présidentielle
«Nous allons reprendre» le canal de Panama
Il a également promis de «reprendre» le contrôle du canal de Panama, soulignant que «l’objectif de notre accord et l’esprit de notre traité ont été totalement violés». «Nous avons été très maltraités par ce cadeau insensé qui n’aurait jamais dû être fait. La promesse que nous avait faite le Panama n’a pas été tenue», a déclaré le président Trump dans son discours inaugural, peu après sa prestation de serment. «L’objectif de notre accord et l’esprit de notre traité ont été totalement violés. Les navires américains sont gravement surtaxés et ne sont pas traités équitablement, de quelque manière que ce soit, y compris la marine américaine», a-t-il dit.
Il veut «planter» le drapeau américain «sur la planète Mars»
La conquête spatiale comme horizon. Donald Trump a assuré que les Américains allaient «planter» le drapeau américain «sur la planète Mars». Sous son mandat, a-t-il déclaré, «les États-Unis se considéreront à nouveau comme une nation de progrès, qui accroit sa richesse, étend son territoire (…) et porte notre drapeau dans de nouveaux et magnifiques horizons. Et nous poursuivrons notre destinée jusqu’aux étoiles, en envoyant des astronautes américains planter la bannière étoilée sur la planète Mars».