Essor via l’agriculture : Comment les marchés agricoles et alimentaires peuvent-ils favoriser le développement durable?

Le rapport de la FAO publié hier plaide en faveur du rôle que les marchés agroalimentaires peuvent jouer afin de favoriser le développement durable.

Il indique que la promotion et l’application à plus grande échelle des systèmes de certification volontaire qui garantissent la durabilité et des normes sur l’agriculture, par exemple, peuvent permettre de trouver des compromis entre les objectifs économiques, environnementaux et sociaux.

Les systèmes de certification de la durabilité peuvent permettre de promouvoir le commerce équitable, l’inclusion, l’absence de discrimination et les pratiques agricoles respectueuses de l’environnement. Ces systèmes de certification peuvent également permettre d’assurer la sécurité au travail, d’interdire le travail des enfants et d’encourager les investissements.

Selon des données concernant les petits producteurs de café en Ouganda, par exemple, les familles ayant obtenu la certification de durabilité consacrent 146 pour cent de plus de leurs revenus à l’éducation de leurs enfants et les scolarisent plus longtemps que les familles qui ne sont pas certifiées.

Une autre étude portant sur les systèmes de certification en faveur des forêts durables montre que la production de café cultivé sous couvert en Éthiopie peut contribuer à atténuer la dégradation des forêts.

Le rapport souligne également que seulement 5 à 8 pour cent de la production de bananes est conforme aux normes de durabilité, alors qu’il s’agit du produit tropical le plus échangé au monde.

Tendances et facteurs déterminant l’évolution du commerce et des marchés 

  • Le commerce international des produits agroalimentaires a été déterminé par plusieurs facteurs, à savoir le progrès technologique, l’urbanisation, la croissance des populations et des revenus, la diminution des coûts de transport, les politiques commerciales et la baisse des tarifs moyens d’importation.
  • Les pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure ou inférieure ont augmenté leur part des exportations mondiales de produits agroalimentaires de 25 pour cent environ en 2001 et de 36 pour cent en 2018.
  • La valeur réelle du commerce mondial des produits agroalimentaires a doublé depuis 1995, mais le taux de croissance a ralenti depuis la crise financière de 2008. Cette situation devrait souffrir davantage des conséquences de la pandémie du COVID-19.
  • La crise financière de 2008 et le ralentissement de la croissance qui en a résulté ont entravé l’évolution des chaînes de valeur agroalimentaires mondiales. La pandémie du COVID-19 pourrait compromettre davantage le potentiel de commerce et de croissance à l’échelle mondiale de ces chaînes de valeur.
  • Les technologies numériques transforment toutes les étapes de la chaîne de valeur alimentaire, du producteur au consommateur. Elles permettent d’améliorer l’efficacité, de créer des emplois et d’économiser des ressources. Mais il est difficile de prévoir tous les impacts que peuvent avoir les innovations technologiques sur la manière dont nous cultivons, transformons et consommons nos aliments.
  • Les pays d’Europe et d’Asie centrale, d’Asie de l’Est et du Pacifique ont tendance à échanger au sein des mêmes régions. Les pays d’Asie du Sud, d’Amérique latine et des Caraïbes, d’Afrique subsaharienne, d’Amérique du Nord, du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord échangent davantage à l’échelle mondiale. Environ 90 pour cent des exportations de produits agricoles en provenance de l’Afrique subsaharienne, de l’Amérique latine et des Caraïbes sont destinées à d’autres régions.
  • Le commerce continuera de jouer un rôle important dans la sécurité alimentaire et la nutrition à l’échelle mondiale, en permettant le transport des aliments des régions excédentaires vers les régions déficitaires.
  • Les accords commerciaux régionaux peuvent stimuler la participation à la chaîne de valeur mondiale et favoriser les réformes institutionnelles et politiques. Cependant, de nombreux pays vulnérables continuent de dépendre des marchés mondiaux. Il importe donc de promouvoir un système de commerce multilatéral.
  • La majeure partie du commerce des produits agroalimentaires est constituée de produits alimentaires transformés.

Le rapport couvre quatre domaines: les tendances des marchés agricoles et alimentaires; les chaînes de valeur agricoles et alimentaires mondiales; les agriculteurs et les chaînes de valeur – modèles commerciaux favorisant une croissance plus durable; les technologies numériques et les marchés agricoles et alimentaires.

Oumou Khaïry NDIAYE
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