Essor économique : L’administration américaine soutient la création de plus de 13 700 emplois au Mali

Sous le coup de sanctions financières de la CEDEAO et de divergences d’intérêts entre la France et la Russie, le Mali est le bénéficiaire final d’un programme de développement de l’administration américaine.

Le West Africa Trade and Investment Hub, une branche de l’USAID, l’Agence du gouvernement des Etats-Unis chargée du développement économique et de l’assistance humanitaire dans le monde, a apporté un appui financier à deux organisations basées aux Etats-Unis mais actives dans le secteur agricole au Mali, qui pourrait générer la création de 13 714 emplois.

Mali Shi SA et Yolélé (un agro-transformateur malien et une entreprise alimentaire africaine basée aux USA) ont reçu un total de 1,9 million de dollars pour accompagner les objectifs de croissance de leurs activités. Selon les prévisions de l’USAID, l’exécution du projet pourrait accroître les exportations des agriculteurs de l’ordre de 4,5 millions $.

La plante ciblée est le fonio. « Le potentiel du marché du fonio et des produits connexes reste largement inexploité aux Etats-Unis », a déclaré le chef et auteur de livres de cuisine Pierre Thiam, cofondateur avec Philip Teverow de Yolélé, une entreprise américaine lancée en 2017 pour partager les ingrédients et spécialités culinaires d’Afrique avec le monde entier.

C’est une petite nouvelle positive pour un pays, dont les populations sont aujourd’hui prises entre deux feux, avec d’une part des militaires qui ont pris le pouvoir et tardent à organiser des élections démocratiques, et d’autre part la pression de la communauté régionale et internationale qui impose des sanctions.

Au-delà des autres secteurs, l’agriculture occupe une place de choix dans les projections des politiques publiques maliennes, comme étant un levier essentiel de la croissance économique. Selon une récente analyse de l’IFAD (Fonds international pour le développement agricole), le pays d’Afrique de l’Ouest possédait, selon des données de 2020, des surfaces cultivables de l’ordre de 145,2 millions d’hectares, mais n’en exploite que 5%.

L’avenir du secteur dépend de la capacité à mobiliser des financements, mais aussi au rétablissement d’une certaine stabilité politique. Or, le cas malien divise la Russie et la France et en interne, la grogne sociale monte, avec l’annonce d’un mot d’ordre de grève des enseignants. A l’USAID, on se montre plus optimiste.

« Le Mali regorge d’opportunités pour soutenir la croissance économique par le biais de l’investissement privé, créer des emplois à long terme pour les petits exploitants agricoles et augmenter les exportations de produits tels que le fonio vers les Etats-Unis », a déclaré Frantz Tavares, responsable des partenariats public-privé pour le West Africa Trade and Investment Hub.

Ecofin

Oumou Khaïry NDIAYE
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