Environnement durable : L’A G des Nations Unies proclame l’année 2026 « Année internationale du pastoralisme et des pâturages »

L’Assemblée générale des Nations Unies a proclamé l’année 2026 Année internationale du pastoralisme et des pâturages, faisant écho au rôle essentiel que joue la bonne santé des terrains de parcours dans la création d’un environnement durable, d’une croissance économique et de moyens de subsistance résilients pour les communautés, sur toute la planète.

L’Assemblée générale des Nations Unies, lors de sa séance plénière du 28 février 2022, a adopté la résolution qui était proposée et défendue par la Mongolie, et soutenue par 60 États Membres représentant toutes les régions du monde.

L’Année internationale du pastoralisme et des pâturages a pour objet de faire mieux connaître et de promouvoir la richesse que représentent des pâturages en bonne santé et un pastoralisme durable, tout en faisant prendre conscience de la nécessité de renforcer encore les compétences et d’accroître l’investissement responsable dans le secteur de l’élevage pastoral. Cela comprend les pratiques de gestion durable des terres, l’amélioration ou la restauration des écosystèmes, l’équité d’accès aux marchés, la santé des animaux et les techniques d’élevage. La mise en œuvre de l’Année internationale du pastoralisme et des pâturages se fera sous la conduite de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), désignée organisme chef de file.

 

Parcours et pastoralisme

Les terrains de parcours et le pastoralisme sont associés à une pluralité d’écosystèmes, de cultures, d’identités et de connaissances traditionnelles et à une longue expérience de coexistence avec la nature. Le pâturage extensif soutient les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire de millions de personnes dans le monde, et cela n’est pas vrai uniquement pour les éleveurs pastoraux, mais se vérifie aussi pour d’autres communautés via la préservation de la biodiversité, la rétention de carbone et la fourniture d’eau potable. Les éleveurs pastoraux exploitent au mieux un environnement variable en adoptant des stratégies de mobilité saisonnière.

Cependant, les sécheresses, les inondations, la dégradation des écosystèmes, les maladies animales, la pression exercée sur les terres et un climat de plus en plus imprévisible mettent à mal la productivité économique des parcours et du pastoralisme, et causent ainsi aux éleveurs pastoraux des pertes de biens de production susceptibles d’aggraver la pauvreté rurale.

Un pastoralisme et des pâturages productifs sont aussi des moyens importants de concrétiser les objectifs de développement durable (ODD), et l’Année internationale du pastoralisme et des pâturages offre l’occasion de sensibiliser chacun, à l’échelle internationale, à ces questions d’intérêt mondial.

Encourager la participation au moyen d’une Année internationale

La FAO, associée à ses partenaires au sein des États, de la société civile et de la communauté scientifique, mettra sur pied une série d’activités liées à l’Année internationale du pastoralisme et des pâturages, qui auront pour but de sensibiliser le public à cette initiative et à l’importance d’une gestion durable des parcours et du pastoralisme, y compris si l’on veut atteindre un développement durable.

Ses Membres seront encouragés à renforcer les capacités et à accroître l’investissement responsable dans le secteur de l’élevage pastoral, pour permettre des pratiques de gestion durable des terres notamment, mais aussi dans le but de réduire les émissions de gaz à effet de serre, d’accroître la capacité d’adaptation et de préserver et améliorer la biodiversité dans les zones de parcours.

Activités de la FAO dans le domaine des parcours et du pastoralisme

La FAO contribue à relever certains de ces défis en menant des activités sur la gestion durable des pâturages extensifs ainsi que sur la gouvernance, la production de données et de connaissances, et le soutien aux initiatives de sensibilisation des éleveurs pastoraux.

L’Organisation produit des connaissances, des outils et des directives et encourage leur mise en application. On peut ainsi citer les directives techniques sur l’amélioration de la gouvernance des terres pastorales, les Directives volontaires pour une gouvernance responsable des régimes fonciers applicables aux terres, aux pêches et aux forêts et le projet d’évaluation participative de la dégradation des terres et de la gestion durable des systèmes herbagers et pastoraux. La Plateforme des connaissances pastorales de la FAO sert à la fois de base de connaissances techniques sur le pastoralisme et les moyens de subsistance des populations pastorales, ainsi que d’espace neutre pour l’échange d’informations et la création d’alliances entre les éleveurs pastoraux et les parties prenantes s’occupant de questions relatives aux pratiques pastorales.

Pour lutter contre les maladies animales, la FAO promeut la prévention, le contrôle et l’éradication de la peste des petits ruminants, qui touche les ovins et les caprins, l’objectif étant de parvenir à éradiquer cette maladie extrêmement contagieuse, comme cela a été le cas pour la peste bovine en 2011. Soutenant une approche «Une seule santé», la FAO et ses partenaires cherchent à renforcer les capacités des pays en matière vétérinaire et en matière de suivi.

Récemment, la FAO a publié un manuel intitulé Making way (ouvrir la voie), afin de guider l’élaboration des cadres juridiques et des cadres d’action publique visant à protéger la mobilité nécessaire à différents systèmes et différentes pratiques de production pastorale, en favorisant un flux continu d’avantages économiques et sociaux pour les éleveurs pastoraux, les pays et l’environnement. La FAO soutient des mécanismes intergouvernementaux portant sur la protection des droits fonciers – notamment ceux de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union africaine – dans le domaine de la coordination transfrontalière du partage des ressources naturelles et de la santé des animaux. Dans le cadre de son initiative Action contre la désertification, la FAO apporte un appui à ses Membres dans la gestion durable et la restauration de leurs forêts et terres de parcours en zones arides, y compris dans les activités relatives à la Grande muraille verte pour le Sahara et le Sahel.

Elle a aussi créé un groupe de travail sur les forêts et les systèmes agrosylvopastoraux en zone aride. Les systèmes pastoraux de la République du Kenya et de la République-Unie de Tanzanie font partie des Systèmes ingénieux du patrimoine agricole mondial de la FAO.

Saphiétou Mbengue
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