Portrait de Vox Populi- Serigne Abass Sall fut un homme d’une dimension spirituelle insondable. Toute sa vie durant, le natif de Nguick (Louga) n’avait eu de cesse d’œuvrer pour la propagation de l’Islam. Ce qui fait que son nom figure et figurera à jamais dans le livre d’or des grands hommes de Dieu, ces soldats de la foi connus et reconnus au Sénégal, en Afrique et, partout, dans le monde.
Serigne Abass Sall a vu le jour en juin 1909 à Nguick, une localité située dans le département de Louga (Commune de Sakal). Son père Mayoro Sall fut un des grands « Mukkadams » de Seydi El Hadji Malick Sy Maodo. Sa mère Sokhna Fatoumata Wade fut une femme dévouée au foyer. Elle était d’une très grande piété et ne badinait point avec les préceptes de la foi islamique. Noble de cœur et de naissance, elle était aussi d’une sagesse remarquable.
A bas âge, c’est-à-dire, en 1918, le jeune Abass Sall débuta son apprentissage du Saint Coran avec un talibé de son illustre père, le nommé Serigne Alioune Dia. Il s’était distingué par une intelligence vive. En 1923, son père fut rappelé à Dieu. Il poursuit son éducation à Rooy Dièye, chez Serigne Alioune Dièye. Il fréquenta, ensuite, plusieurs grands érudits comme Serigne Omar Diop de Njedj, Serigne Abdou Samb de Thiambène. Auprès de ces grands maîtres coraniques, il s’abreuva de beaucoup de livres de jurisprudence islamique. Serigne Sandjéry Diop de Keur Massar Diop lui avait appris la grammaire.
Une soif de savoir inextinguible
Selon son petit-fils Cheikh Mouhamadou Mansour Gaye, écrivain-essayiste et spécialiste en Communication, « Serigne Abass a sacrifié toute sa vie pour servir l’Islam. Il a amorcé sa formation islamique chez Birahim Diop de Saint-Louis qui lui apprit aussi la grammaire, la rhétorique, la logique, l’exégèse coranique et la méthodologie juridique. Il a aussi appris la science du miraas (organisation de l’héritage) auprès d’Ahmadou Ndiaye Ndiak », relate l’auteur de « El Hadji Djily Mbaye : la saga d’un sage milliardaire » et de « Facebook, quand tu nous tiens ». Selon toujours Cheikh Mansour Gaye, Serigne Abass Sall a également suivi des cours de pédagogie auprès de El Hadji Seydou Nourou Tall.
Son installation à Saint-Louis en 1935
En 1935, Serigne Abass Sall s’installa à Saint-Louis (Ndar). Dans l’ancienne capitale du Sénégal, il y ouvrit une école à Balacos. Il s’adonna alors à l’écriture en publiant « Kifâyatoul tullab » (suffisantes stimulations) dans lequel le Saint homme démontre l’importance de la recherche du savoir.
Son installation à Louga en 1948
Serigne Abass Sall fut un grand agriculteur et fondateur de villages-daaras. En 1951, il crée le village de Taaba dans le Saloum. Il passa à Kahel, Thially dans le Baol et à Ndia dans le Ndiambour (Louga).
Serigne Abass Sall, après avoir fait presque le tour du Sénégal à la recherche de connaissance et de savoir, retourna sur la terre de ses origines. En 1948, il s’installa à Louga, dans le quartier Santhiaba-Centre où il passa le reste de sa vie au travail, à l’enseignement et à l’adoration de son Seigneur. Il constitua sa première Zawiya.
Serigne Abass Sall avait des relations privilégiées avec, d’abord la famille de Seydi El Hadji Malick Sy (Serigne Babacar Sy, Serigne Mansour Sy Balkhawmi, Mame Abdoul Aziz Sy Dabakh, etc.). Il a fait porter le nom de beaucoup de membres de la famille du Grand Maodo à ses fils (Mansour, Abdoul Aziz).
Il était très proche de Serigne Hady Touré de Fass Touré. Serigne Abdoul Ahad Mbacké (3ème Khalife général des Mourides) et Serigne Souhaïbou Mbacké furent ses amis). Serigne Mouhamed Ndiéguène de Thiès, El Hadji Ibrahima Niass dit Baye Mame Khalifa, les familles religieuses de Thiénaba, Ndiassane, les concessions religieuses du Fouta, Medina Gounass avaient aussi des relations très étroites avec lui.
Serigne Abass Sall qui s’était rendu à Fez (Maroc) en 1949 et aux Lieux Saints de l’Islam en 1952, a construit sa première mosquée en 1953 au niveau de sa Zawiya, à Louga. Il commença à célébrer le Maouloud (Gamou) en 1956. Celui qui avait pris part au premier sommet de l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI) en Arabie Saoudite quitta ce bas-monde le 02 Juillet 1990, coïncidant avec le jour d’Arafat. Symbolique !
Son fils aîné, le Dr Serigne Mansour Sall lui succéda à son Khalifat (1990-2021). Il a eu à entretenir et enrichir son immense et glorieux héritage (construction de centres islamiques, modernisation de la mosquée de sa Zawiya, etc. Depuis cette date, Cheikh Ahmed Tidjane Sall trône à la tête de cette illustre famille des Sall. Il marche sur le sillage de ses prédécesseurs avec une palette de projets qui visent à meiux moderniser la Cité du Saint homme, Serigne Abass Sall.Nafi Yag Lool Té Wër. Amine.