Elections départementales et municipales-Rapport de la CENA : Rarement dans l’histoire politique du Sénégal, un « rendez-vous » électoral s’est fait autant désirer.

Dans son introduction, le Rapport de la Commission électorale nationale autonome, CENA sur les élections départementales et municipales souligne que rarement dans l’histoire politique du Sénégal, un « rendez-vous » électoral s’est fait autant désirer. Retour sur les raisons des reports successifs….

Initialement prévues pour le 1er décembre 2019 par décret n°2018-1540 du 16 août 2018, les élections départementales et municipales ont fait l’objet de deux reports par voie législative.

Cette situation s’explique par des raisons politiques et sociales. En effet, au lendemain de l’élection présidentielle du 24 février 2019, la scène politique bruissait de contestations et de récriminations susceptibles de constituer une menace pour la tenue d’élections futures.

Suite à l’appel du Président de la République pour l’organisation d’un dialogue national inclusif, la Commission politique instituée dans ce cadre décida, à l’entame de ses travaux, du principe du report des élections départementales et municipales du 1er décembre 2019 et de proposer, à la fin de ses travaux, une date pour leur tenue, l’audit du fichier électoral et l’évaluation du processus électoral, propositions acceptées et mises en application aussitôt par les autorités.

S’inscrivant dans cette dynamique de dialogue et d’apaisement, le Président de la République saisit l’Assemblée nationale pour le vote de la loi n° 2019-16 du 29 novembre 2019 portant report des élections départementales et municipales pour leur tenue, au plus tard, le 28 mars 2021.

Le cadre de dialogue ainsi mis en place offrait l’occasion aux parties prenantes de discuter de toutes les questions politiques en vue de trouver des consensus forts, notamment dans la perspective de l’organisation des prochaines élections territoriales.

En raison de la complexité des questions inscrites à l’agenda de la Commission politique, mais, surtout, de la survenue de la pandémie de Covid-19 avec ses effets paralysants dans tous les secteurs de la vie nationale, un autre report s’imposait. C’est ainsi que fut votée la loi n°2021-24 du 12 avril 2021 dont l’article premierdispose que les élections territoriales initialement reportées vont se tenir au plus tard le 31 janvier 2022.

Si le rétrécissement drastique du calendrier électoral n’a pas laissé le temps à la Commission politique d’épuiser ses termes de références, des accords ont pu tout de même être trouvés sur des questions majeures relatives à l’organisation des prochaines élections départementales et municipales. Le processus pouvait, dès lors, être déroulé.

Par décret n°2021-562 du 10 mai 2021, la date du scrutin pour le renouvellement général du mandat des conseillers départementaux et municipaux a été fixée au dimanche 23 janvier 2022.

Par un autre décret, n°2021-1369 du 15 octobre 2021, le corps électoral a été convoqué pour le renouvellement général du mandat des conseillers départementaux et municipaux.

Ces actes mettaient ainsi fin à une longue période d’incertitude et d’interrogation sur ces élections très attendues. Le temps a été long certes, mais il aura contribué à rapprocher les parties, à diluer les frustrations pour amener tout le monde à s’accorder sur l’essentiel : l’organisation d’élections apaisées.

Ainsi, de la période préélectorale jusqu’au scrutin, en passant par la révision exceptionnelle des listes électorales, les déclarations d’investitures, les opérations de vote et la publication des résultats, le processus électoral a été mené dans le calme, la sérénité et la transparence.

Mamadou Nancy Fall
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