DOMMAGES CAUSÉS PAR LES MALADIES VIRALES : Les complications de l’hépatite B tuent plus que le Sida

À l’instar de la communauté internationale, l’État sénégalais à travers l’Association « Saafara hépatites Sénégal » a célébré ce samedi 28 juillet 2018, la Journée mondiale contre l’hépatite. Cette maladie méconnue fait plus de dommages que le Sida tant redouté.

La maladie du Sida tant redoutée en Afrique en particulier et dans le monde en général, occasionne moins de dégâts. Ce qui fait dire à Dr Mamadou Gueye, enseignant-chercheur à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), et hépato-gastro-entérologue à l’Hôpital général de Grand-Yoff (Hoggy), que « les complications de l’infection chronique par l’hépatite B entraine plus de dommages que l’infection par le Vih/Sida ». Selon lui, dans les structures sanitaires, les cas de décès liés aux complications de l’hépatite B notamment le cancer du foie, sont très élevés, même si les chiffres, précise-t-il, ne sont pas disponibles. « Alors que certaines infections virales comme le Vih/Sida ou la tuberculose sont en décrudescence, ce n’est pas le cas des hépatites, qui ont causé 22% de décès supplémentaires depuis les années 2000 », a-t-il déclaré. Avant d’alerter : « La maladie atteint de plus en plus les jeunes, allant jusqu’à la trentaine. Donc il est important de prévenir les complications ». Ce dernier a fait part que la prévalence estimée actuellement à 10 % fait du Sénégal l’un des pays à forte endémie. Ce qui signifie qu’un Sénégalais sur 10 est porteur chronique de l’antigène VHB et est infecté par l’hépatite B. Dr Gueye s’exprimait en marge de la célébration de la Journée mondiale contre l’hépatite tenue à la « Place Bayé » d’Ouakam (Dakar). Selon lui, les médicaments modernes ainsi que ceux traditionnels peuvent être cause d’hépatite. Il a profité de cette rencontre pour faire comprendre aux Sénégalais que « Jaunisse » ne signifie pas fièvre jaune alors qu’au Sénégal il y a des gens qui l’ignorent en utilisant des médicaments traditionnels qui peuvent aggraver la symptomatologie au niveau du foie, tout en exhortant par ailleurs, aux populations de venir se dépister et de se faire consulter, car « la prise en charge est disponible avec des médicaments accessibles » qui peuvent permettre d’éviter ces complications et de l’hépatite virale B. Mais aussi, il y a des hépatites qui sont actives et qui se multiplient, tout en entrainant des lésions au niveau du foie. Selon lui toujours, certains patients ont une infection chronique qu’on peut dire inactive. Dans ce cas de figure, le virus est en train de se multiplier. « Ce qui mérite une surveillance régulière chaque trois mois ou chaque six mois afin de s’assurer que le virus est en train d’être maitrisé », explique-t-il. Comme le virus d’infection à hépatite B peut entrainer des complications énormes, en évoluant à bas bruit, ce dernier de dire qu’il est important « d’informer et de sensibiliser les populations » par rapport au dépistage pour qu’« on puisse connaître le statut afin de prendre en charge éventuellement les patients avant que n’apparaissent ces complications qui peuvent parfois être dramatiques ».
La maladie est causée par une infection du virus de l’hépatite B (VHB). Ce virus peut avoir une transmission qu’on dit verticale de la mère à l’enfant ou bien une transmission horizontale par voie sanguine ou sexuelle. C’est une maladie à multiples visages avec ses différents types (A, B, C, D et E).
La Journée mondiale contre l’hépatite est une journée internationale qui a pour but de sensibiliser à l’épidémie de l’hépatite et de renforcer les mesures pour améliorer l’accès aux services de dépistage et de traitement.

Saër DIAL

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