Développement durable : L’Initiative Main dans la main de la FAO, pleinement opérationnelle

Des investisseurs adhèrent à l’approche novatrice, inclusive et ascendante du développement durable dans les pays les plus vulnérables

L’Initiative Main dans la main, nouvel axe de développement conçu et porté par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), est en train de créer une forte dynamique, que pourront apprécier les participants au Forum de l’Initiative Main dans la main sur l’investissement qui aura lieu la semaine prochaine (17-21 octobre) au siège de la FAO à Rome.

Communiqué: Plusieurs pays en développement bénéficient de l’Initiative, qui, en s’articulant sur un appui international, met en œuvre des approches territoriales holistiques et un ciblage inclusif des pays les plus vulnérables.

Le Bangladesh, par exemple, parachève son plan de mobilisation de ressources, dont 500 millions d’USD de la Banque mondiale et 43 millions d’USD du Fonds international de développement agricole (FIDA), tandis que d’autres grandes institutions multilatérales réfléchissent à des engagements supplémentaires importants en faveur de la production durable, de la création et gestion d’entreprises parmi les acteurs des chaînes de valeur, et de la modernisation des institutions et des politiques de transformation de l’agriculture.

Ces mesures s’accompagnent d’une forte revalorisation des allocations budgétaires du gouvernement au système agroalimentaire, lequel emploie environ 40 pour cent de la population dans ce pays.

 

«Dans le cadre de l’Initiative Main dans la main, nous nous employons, aux côtés des pouvoirs publics, de partenaires du développement, d’établissements de recherche et du secteur privé, au développement de chaînes de valeur de produits rentables, à l’implantation d’agro-industries, à l’introduction de systèmes efficaces de gestion de l’eau, à l’extension des services numériques, à la réduction des pertes et du gaspillage alimentaires et, en matière de défis climatiques, au renforcement de la résilience face aux risques météorologiques», a déclaré M. Robert D. Simpson, Représentant de la FAO au Bangladesh. «Cela se traduira par une progression des revenus et une amélioration de la nutrition et du bien-être des populations pauvres et vulnérables.»

 

Le vif intérêt suscité par l’Initiative est de bon augure pour le déploiement, en fonction de la demande, de l’expertise de la FAO en matière de politiques publiques et de renforcement des capacités par le biais de l’Initiative Main dans la main. Les gouvernements, tout comme les partenaires d’investissement, ont jugé le processus utile, car il favorise la transparence et trace des perspectives nouvelles.

 

Le programme de transformation du secteur agricole du gouvernement du Bangladesh vise à permettre au pays, qui a divisé par deux le taux de pauvreté et plus que triplé le revenu par habitant depuis 2005, et qui s’efforce aujourd’hui de dépasser pour de bon le stade d’une agriculture semi-vivrière pratiquée par les ménages ruraux, d’instaurer un environnement diversifié, modernisé et caractérisé par des chaînes de valeur efficaces qui commercialisent un éventail de produits, parmi lesquels la pomme de terre, l’oignon, la mangue et l’ananas.

 

Les investisseurs pressentis auront la possibilité de s’entretenir avec le Ministre de l’agriculture, M. Muhammad Abdur Razzaque, des perspectives qui s’offrent à eux lors du Forum de l’investissement que la FAO a organisé, la semaine prochaine, dans le cadre de l’Initiative Main dans la main en vue d’intensifier l’activité d’«appariement» qui est au cœur de ce nouveau processus. Une vingtaine de pays participant à l’Initiative Main dans la main seront également présents au Forum, apportant des dossiers détaillés où sont précisés les secteurs géographiques visés et les taux de rendement prévus pour des investissements spécifiques, ce qui devrait inciter d’autres pays (53 pays participent à l’Initiative à ce jour) à venir animer cette dynamique en faisant valoir leurs propres atouts.

Le rôle de la FAO

«Le but recherché est de susciter une croissance inclusive et de réduire la pauvreté et la faim par un apport d’investissements supplémentaires aux pays», explique M. Maximo Torero, Économiste en chef de la FAO.

 

«L’Initiative Main dans la main comporte de nombreux éléments autonomes, dont la Plateforme géospatiale primée, qui fournit aux Membres et aux acteurs potentiels des quantités de données très affinées sur les ressources naturelles et humaines. La modélisation et l’analyse géospatiales avancées, ainsi qu’une méthode solide de constitution de partenariats destinée à accélérer la transformation des systèmes agroalimentaires en s’appuyant sur les marchés, ont pour but d’épauler les efforts déployés par les pays pour rehausser les revenus, améliorer l’état nutritionnel et le bien-être des populations pauvres et vulnérables et renforcer la résilience face au changement climatique», explique M. Torero.

Le processus est entre les mains des pays et le rôle de la FAO consiste à évaluer les différents scénarios, analyser les propositions et offrir un appui technique spécialisé permettant de cibler les investissements de valeur élevée. Dans la phase ultime, la FAO joue le rôle d’intermédiaire entre les Membres et les investisseurs tiers, qui peuvent être des banques régionales de développement ou des acteurs du secteur privé opérant tant au niveau multinational que local, et dont beaucoup enverront des représentants au Forum pour des entretiens individuels avec les pays.

Au cœur de cette démarche, il y a deux valeurs cardinales qui se démarquent par rapport à la méthode suivie auparavant: les investissements doivent viser la rentabilité, et non seulement l’accroissement de la production, et améliorer les revenus et les moyens de subsistance des catégories les plus pauvres de la société. La FAO a mis au point des milliers de filtres servant à l’évaluation des facteurs complexes qui doivent être alignés pour atteindre ces objectifs de manière efficace et durable.

Le Gouvernement de l’Équateur, par exemple, s’est montré particulièrement déterminé à tirer parti des possibilités offertes par l’Initiative Main dans la main, en décidant que quatre provinces seraient destinées à accueillir des investissements ayant pour objet de doubler la production par hectare d’avocats de la variété Hass et que, dans cinq autres provinces, auraient lieu des interventions visant à tripler les rendements de cacao et à en améliorer la qualité afin de permettre aux producteurs d’obtenir de meilleurs prix. Les plans prévoient des investissements dans des installations de conditionnement et dans la traçabilité, qui sont deux domaines essentiels pour une plus grande participation aux échanges commerciaux.

Les partenaires investisseurs peuvent intervenir de diverses manières, notamment par des synergies techniques et commerciales. Certains gouvernements, à l’instar de celui du Bangladesh, peuvent mettre en place des incitations fiscales, qu’il s’agisse de subventions d’équipement ou d’allègements fiscaux à l’exportation, qui donnent de l’attrait aux perspectives offertes et stimulent la participation locale.

 

Les pays font valoir leurs atouts

 

Le Forum de l’Initiative Main dans la main consacré aux investissements, que propose la FAO, innove en fournissant aux pays l’occasion de faire valoir leurs plans et aux investisseurs pressentis celle de poser leurs questions particulières.

Cette démarche intégratrice s’illustre dans le cas de l’Éthiopie, dont les projets détaillés visant l’augmentation de la production de blé sont assortis de mesures d’atténuation des émissions de carbone; parmi ces projets, on note une production locale de motoculteurs et l’implantation d’unités de production d’engrais organiques, à quoi s’ajoute un plan de multiplication par six de la production de café dans une région méridionale du pays grâce à un ensemble intégré de mesures prévoyant des aides à l’arrachage d’arbres anciens sur les exploitations agricoles existantes. Ce dossier comporte plusieurs modèles de valorisation des haricots par lavage et broyage, qui doivent créer et entretenir des emplois locaux et une rentabilité à long terme, et permettre l’accès aux marchés.

La Plateforme géospatiale de l’Initiative Main dans la main de la FAO offre de grandes quantités de données précieuses en haute résolution, qui servent au ciblage microrégional de ces investissements appelés à extraire davantage de personnes de la pauvreté.

Le Congo a utilisé les technologies de cartographie géospatiale de la FAO pour définir les zones dans lesquelles doit être favorisée une plus grande production de farine de manioc, dans le but de réduire les besoins en aliments importés et d’améliorer la nutrition dans le pays.

Les Îles Salomon cherchent des investisseurs pour leur plan de relance des chaînes de valeur de la noix de coco, en remettant en état les anciennes plantations en vue d’augmenter les rendements et en installant des équipements permettant aux agriculteurs locaux de produire de l’huile de coco à haute valeur ajoutée destinée aux marchés internationaux.

Le Bhoutan est à la recherche de partenaires pour un projet d’aménagement de 500 serres destinées à la culture de fraises biologiques et prévoyant l’expansion des surfaces de culture de l’asperge et la construction d’un centre de regroupement et de gestion des produits récoltés dont le pays est dépourvu. Car les équipements modernes de ce type sont indispensables à la réduction des pertes et du gaspillage alimentaires après récolte et à l’offre, en particulier sur les marchés internationaux, de produits de qualité supérieure.

La FAO a également organisé un certain nombre de rencontres régionales dans le cadre de l’Initiative Main dans la main, dont une pour le couloir de la sécheresse d’Amérique centrale et une autre pour la région du Sahel, qui se veulent complémentaires aux efforts existants et doivent orienter les apports de ressources là où elles peuvent avoir un impact maximal et aider les pays à rendre prioritaires les investissements dans la gestion de l’eau.

Pape Ismaïla CAMARA
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