Malaise à l’université Gaston Berger De Saint-Louis : La «panne» du logiciel de paiements Tompro, un« sabotage»?

Tompro est le logiciel de comptabilité et de gestion de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (UGB). Géré par le centre de calcul Ousmane Seck, il a en charge les paiements des salaires et autres indemnités des enseignants. Sa « panne » intervenue il y aprèsde6mois, pénalise les salariés du temple du savoir de la vieille ville et charrie, en cette nouvelle rentrée universitaire, supputations et commentaires. D’aucuns agitent même la thèse d’un« sabotage » du dit logiciel. Cela fait presque 6 mois que le logiciel Tompro ne fonctionne plus. Pourtant le centre de calcul Ousmane Seck (CCOS), qui le gère, est réputé pour la rigueur et le sérieux de son personnel. C’est pourquoi ladite panne suscite interrogations et même accusations

Une « panne » incompréhensible et problématique

Dans le récit des faits de cette panne, supposée ou réelle, les déclarations, questions et réponses des principaux concernés sont très ambigües. C’est sans doute pourquoi, une réunion s’était tenue à son sujet le 4 juin 2022 entre les principaux responsables du CCOS, afin de s’enquérir de la situation. Cette rencontre avait vu la participation de : Abdoulaye Ndao, agent comptable (AC), Moussa Diouf (DAI), Fernand Nino Mendy (CSA/CCOS), Mamadou Moustapha Mbaye (CCOS), Adama Coly (CCOS), et Pr Chérif Diallo (directeur du CCOS). L’objet de cette réunion était de discuter du problème concernant Tompro, puisque sa « panne » bloquait toutes les opérations de comptabilité et de paiement des enseignants, en particulier.

Selon des sources du journal Alerte, dans le compte-rendu de la réunion, il est mentionné ce qui suit : « Après une brève introduction du sujet, le directeur du CCOS a donné la parole à M. Mbaye pour nous faire l’état de la situation. Ce dernier a lié la panne du serveur à une coupure d’électricité. Il affirme que le serveur était composé de 8 disques en raid parmi lesquels 6 ne sont plus reconnus par le système.

Suite à la mission effectuée par M. Coly à Dakar, celui-ci a pu trouver 5 disques de remplacement. Sur la question de la récupération des données M. Mbaye affirme que celles-ci sont irrécupérables et qu’il n’y a non plus de sauvegardes actuelles. De plus il affirme que les 6 disques non reconnus par le système ne présentent aucun signe apparent de dommage physique »

Des zones d’ombre…

Suite aux affirmations de l’équipe technique, le directeur du CCOS a posé un certain nombre de questions dont celle de savoir la date du problème de coupure d’électricité et l’heure de la panne du serveur. Et les réponses seront données par M. Mbaye. Selon ce dernier, la coupure d’électricité est intervenue le 14 juin tandis que la date et l’heure de la panne du serveur sont survenues le 29 juin à 8 heures. Toutefois, les explications du sieur Mbaye n’empêcheront au directeur du centre de lui demander : « Quand est-ce que le directeur a été informé de la panne du serveur ? »

« Le 29 juin à 19h 19 », a rétorqué M. Mbaye.

Une précision qui entraînera l’interrogation du Professeur Diallo : « Entre le 14 juin (panne électrique) etle29 juin (panne du serveur), est-ce que le serveur a fonctionné correctement ? » « Oui aucune interruption du service n’a été noté », a répondu M. Mbaye.

« Entre le 14 juin et le 29 est-ce qu’il y eut une autre panne d’électricité liée au groupe ? » Sur ce, a répondu Ousmane Ndao, « non, le groupe a été alimenté en gazoil le 20 juin suite à une alarme alors qu’il était à 14-15 % ».

Alors suite à cette discussion a jailli une observation de la part du directeur. Pour ce dernier, poursuivent nos sources, « d’un point de vue scientifique, il n’y a aucune corrélation entre la panne d’électricité du 14 juin et celle du serveur Tompro du 29 juin, vu que celui-ci a fonctionné normalement sur toute la période du 14 au 29 juin. » Et le directeur du CCOS, selon toujours nos interlocuteurs, n’a pas manqué de s’interroger sur un autre détail non moins important :

« Sur la question de la sauvegarde, les équipes techniques doivent nous expliquer comment se fait-il qu’une application aussi critique que Tompro n’est pas sauvegardée de manière professionnelle ? Car la sauvegarde est quand même une tâche élémentaire de base dans l’administration des systèmes.

Il faut maintenant chercher et retrouver les causes exactes de cet incident et surtout mettre en place un mécanisme afin que cela ne se reproduise plus. » Seulement ? Comme au bon vieux temps ! En tout cas, depuis, aucune suite. Ce qui fait dire que six mois après que ce problème est survenu, les autorités de l’UGB ont pu jusque-là à étouffer cette affaire ;même si plusieurs fois, d’après toujours nos sources, l’arbitrage du recteur a été sollicité, mais en vain. Une situation qui pénalise les bénéficiaires du logiciel Tompro et qui doit par conséquent inquiéter et intéresser les autorités de tutelle de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. C

e qui est arrivé au Logiciel Tompro doit être clarifié et rangé pour de bon dans le passé ; ceci d’autant plus que du fait de sa « panne », le personnel de l’agence comptable, pour payer les salaires et autres émoluments, recourt à la vieille méthode qui consiste au calcul manuel. Ce qui doit relever d’un travail de Titan ; sans compter les risques d’erreur et leurs préjudices.

Et c’est à un pareil exercice que se livrent ces agents depuis presque six mois. Si on doit revoir cas par cas les dossiers de près de 300 enseignants, que de labeur et de temps perdu. Par conséquent, toute la lumière sur cette affaire est nécessaire, ne serait-ce que pour, comme l’a souligné le Directeur du Centre de calcul Ousmane Seck, « afin que cela ne se reproduise plus »

Saphiétou Mbengue
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