Dispositif militaire français au sahel : l’autre affaire -Par Paul Ejime

La décision de la France de retirer plus de 2 000 de ses troupes de la force antiterroriste dans la région africaine du Sahel d’ici début 2022 pourrait être une réponse à des facteurs internes et externes, mais cette décision pourrait compliquer davantage la situation sécuritaire fragile dans cette région et dans l’Ouest. Afrique.

Après une réunion virtuelle vendredi avec les dirigeants des pays du G5 Sahel que sont le Mali, le Tchad, le Niger, le Burkina Faso et la Mauritanie, le président Emmanuel Macron a déclaré que les 5 100 forces françaises Balkhane basées au Tchad qui soutiennent les pays du G5 dans la lutte. contre le terrorisme et les insurrections islamistes se transformerait en une force internationale.

Ce n’est un secret pour personne que la présence militaire française est non seulement controversée dans le pays, mais a également suscité des sentiments anti-français dans certaines anciennes colonies françaises d’Afrique, notamment le Tchad et le Mali, deux pays qui ont récemment assisté à une prise de pouvoir militaire.

Après deux coups d’État militaires en neuf mois, Macron a annoncé le mois dernier la suspension de la coopération militaire française avec le Mali. Et dans un renforcement apparent de cette position, que devient le Tchad, dont l’ancien leader Idriss Deby, était un allié très fort de la France avant sa mort subite aux mains des rebelles et son remplacement par son fils le général Mahamat Deby ?

Le Mali, qui possède trois bases de Barkhane, continue de subir des bouleversements séparatistes dans sa région du nord et reste l’épicentre de l’insécurité au Sahel d’où des groupes liés à Al-Qaida, à l’État islamique et à d’autres groupes militants continuent de lancer des attaques meurtrières contre le Burkina Faso voisin et nigérien.

Le programme de transition politique de 18 mois du Mali sous la direction du chef du coup d’État, le colonel Assimi Goita, est fragile, le pays étant suspendu de l’Union africaine et du bloc régional, la CEDEAO, qui tente de régler la crise.

Les troupes françaises sont au Mali depuis 2013, lorsqu’elles sont intervenues dans le cadre de l’opération Serval pour déloger les rebelles extrémistes islamistes du pouvoir dans le nord du pays.

Serval a ensuite été remplacé par l’opération Barkhane avec d’autres pays se joignant à l’effort pour aider à stabiliser le Mali et la région du Sahel.

Mais malgré la présence des forces Barkhane, l’armée malienne et quelque 14 000 hommes de la Mission des Nations Unies au Mali, la MINUSMA, le Mali et la région du Sahel sont toujours enracinés dans l’insécurité et l’instabilité politique.

Alors que les gouvernements du Sahel accueillent largement le soutien militaire français, les critiques ont comparé le développement à une poursuite de l’impérialisme français en Afrique.

Ce n’est que récemment que le président de l’Union africaine, le président Félix Tshisekedi de la RD Congo était à Paris pour rechercher le soutien français contre les rebelles combattant son gouvernement.

Mais force est de constater que les relations Afrique-France, et plus particulièrement la présence militaire française dans ses anciennes colonies en Afrique ne sont pas par bienveillance ou par charité.

Paris a des intérêts enracinés dans ces pays, où il rapporterait quelque 500 milliards d’euros par an, y compris des soi-disant « taxes coloniales ».

Une partie de l’influence politique et économique que la France exerce sur ses 14 anciennes colonies africaines est à travers leur monnaie commune le franc CFA, domicilié et géré par le Trésor français.

La France dispose également d’un droit de premier refus dans l’exploration et l’exploitation des ressources minérales de ces pays dans le cadre de pactes coloniaux, ce qui implique également une coopération militaire.

Avec ces enchevêtrements, certains experts en relations internationales avancent même que la présence française constitue plutôt un frein au développement de ces pays.

Mais la question est, après plus de 60 ans d’indépendance nominale de la France, pourquoi ces pays africains se tournent-ils toujours vers les anciennes puissances coloniales pour des renflouements économiques et militaires ?

Par Paul Ejime

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