Décès du motocycliste : Abdoulaye Sow, ami de la victime décédée, parle de bavure et accuse la gendarmerie

Aux propos du ministre de l’Intérieur qui parle d’acte mortel d’un motocycliste ayant heurté «une murette située aux abords de la chaussée» alors que celui-ci tentait «d’éviter un dispositif de contrôle de la Gendarmerie nationale», ceux de Abdoulaye Sow sonne comme un démenti formel.

Interrogé  moins de 24 heures après la mort de son ami, à Yarakh Magasin, il a pointé un doigt accusateur vers la gendarmerie et leur impute la responsabilité de la mort de son ami, Serigne Saliou Mbacké Touré.

Il était âgé de 21 ans. Il était vendeur de pièces détachées et divorcé. «Je le dis ici, ce sont les gendarmes qui étaient sur les lieux hier (mercredi 2 août), qui sont coupables de sa mort», a dit A. Sow qui dit avoir assisté à toute la scène.

«Nous étions ensemble. J’avais ma moto et lui la sienne. Il transportait son cousin et nous étions à la recherche d’un moteur de moto. Nous nous sommes d’abord rendus au niveau de ‘’Gouy gueu’’ (Baobab) mais ce qui nous a été présenté ne me convenait pas. Quelqu’un que j’ai trouvé sur place m’a alors filé le contact d’un individu qui est à Yarakh auprès de qui nous pourrions avoir une chance de trouver le produit recherché, vu qu’un conteneur était en train d’y être dépoté.

On avait pris la route. Arrivés aux environs de Yarakh Magasin, nous avons marqué le stop après avoir vu un dispositif de contrôle de la gendarmerie des deux côtés de la route. Nous avons alors pensé qu’ils opéraient une contrôle de motos. Il nous est même venu à l’idée de faire demi-tour, mais il a préféré poursuivre sa route. A dire vrai, nous ne savons pas que les gendarmes allaient nous barrer la route.

C’est alors qu’il arrivait à leur niveau qu’un agent lui a lancé une pierre au niveau du visage avant que ses collègues ne tirent sur une corde. Le projectile a atterri sur sa bouche alors qu’il était encore au volant de sa moto», a confié M. Sow.

Dans ses dires, il a expliqué n’avoir pas tenté un forcing pour franchir le mur de la gendarmerie. «Nous ne pensons pas que les gendarmes allaient se dresser devant nous pour nous barrer la route. J’ai la certitude que s’il savait qu’ils avaient lancé une traque contre les motos, il n’allait pas continuer sa route. Il roulait devant. J’ai aperçu un des gendarmes ramasser une pierre et le prendre pour cible. Il est tombé avec sa moto en pleine course, mais c’est la corde qui l’a le plus fait mal. Je l’ai vu se secouer, après sa chute. J’ai alors garé ma moto et me suis approché en leur faisant savoir que nous étions ensemble. Mais, ils m’ont chassé. Je suis parti garer ma moto dans un atelier de mécaniciens situé non loin de là. Mais quand je suis revenu, j’ai compris qu’il était décédé», déclare-t-il en jurant qu’il y a les preuves que la corde tendue à contribué à sa mort.

«Je jure que, sur sa dépouille, les traces de cette corde sont visibles sur son cou». Son ami Serigne Saliou Mbacké Touré, dit-il, est mort dans ces circonstances qu’il dit être prêt à soutenir devant qui que ce soit. Les faits commis. Son ami couché, à même le sol, inerte, il dit être resté sur les lieux, pendant plusieurs heures, en tentant de joindre des proches.

«Je voyais alors certains agents qui tentaient de passer des coups de fils. Les Sapeurs-pompiers tardaient à arriver. Moi aussi, je cherchais à entrer en contact avec un parent pour qu’il puisse venir nous assister».

Les faits, signale-t-il, «se sont produits hier (mercredi) entre 17 et 18 heures. Mais, jusqu’à 19 heures, les Sapeurs-pompiers tardaient à arriver sur les lieux Son cousin qu’il transportait sur sa moto est tombé avec lui. Il lui a fallu une bonne poignée de minutes pour retrouver sa lucidité». La preuve, indique-t-il «placé à l’écart, il demandait ce qui se passe et pourquoi ‘’Baye Zale’’ était couché à même le sol».

Vox Populi

Dieyna SENE
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