Le Mandat-Quand la politique rentre au prétoire, la justice sort par la fenêtre. Cette célèbre maxime résume du mal que traverse notre pays en matière de justice. Justice pour les pauvres, arrangement ou impunité pour les gouvernants. Des jugements rendus selon la tête ou l’appartenance politique du mis en cause. C’est un total discrédit depuis que les sénégalais n’ont plus confiance en leur justice. Mais à qui la faute ?

Souvent accusée d’être une justice à double vitesse, selon la tête du client, Dame justice a perdu de son lustre d’antan même si elle reste encore le pilier solide sur lequel s’appesantit un état de Droit.

Au Sénégal, même du temps des magistrats légendaires qui ont forgé la réputation infaillible du troisième pouvoir, certaines décisions de justice ont été teintées de favoritisme mais le discrédit noté ces dernières années sur les magistrats et juges, relève de plusieurs paramètres dont le plus flagrant est l’immixtion totale de la politique dans la gestion des dossiers d’envergure.

Bien avant Ousmane Sonko qui crie au complot impliquant des magistrats en exercice, Karim Wade et Khalifa Sall ont eu le même pressentiment quand la justice implacable a scellé leurs sorts. A un niveau moindre, le constat est formel sur le traitement des affaires judiciaires selon le profil social du justiciable.

Pendant que des sénégalais croupissent en prison pour avoir volé deux poules et trois patates, d’autres protégés par leurs positions sociales narguent le peuple après avoir été épinglés par les Corps de contrôle de l’Etat pour des montants avoisinant des milliards de nos pauvres francs dévalués.

Cette instabilité, voire illégalité, a beaucoup fragilisé l’image de ceux qui nous jugent et ils sont légion les sénégalais prompts à se soustraire à l’action de la justice convaincus que leurs appartenances politiques les condamnent au-delà des faits pour lesquels ils peuvent avoir maille avec la justice.

Le Mandat