Depuis la présidentielle 2019, le champ politique sénégalais se caractérise par une réelle rupture de confiance. Il est également secoué par les discours haineux et à relents communautaristes, remettant ainsi en cause notre commune volonté de vivre ensemble. Face à une telle situation, la parole des imams est très attendue le jour de la Tabaski. Sans doute qu’ils mettront à profit leurs sermons pour sonner le tocsin.
Qui pour faire entendre raison à la classe politique sénégalaise ? La question mérite d’être posée au regard des prises de position qui n’augurent rien de bon pour la stabilité politique et sociale du pays. Et pour cause, depuis quelques années, l’on assiste à une réelle remise en cause de notre commune volonté de vivre ensemble. De ce point de vue, les socles sur lesquels le Sénégal s’est toujours appuyé pour bâtir une nation ancrée dans les valeurs, commencent à se fractionner.
L’enracinement prôné par le Président Léopold Sédar Senghor, doublé du cousinage à plaisanterie, se désagrège de jour en jour par la faute de politiciens aux allures de pyromanes. Ils sont dans le pouvoir. Ils sont aussi dans l’opposition. Ce qui a fini de créer un climat de fortes suspicions et, surtout, une rupture de confiance entre acteurs.
Pis, les invectives et les considérations communautaristes sont très présentes dans le discours politique. Ces fléaux prenant de l’ampleur, force est de constater que le Sénégal est dans un tournant décisif en direction des élections législatives du 31 juillet prochain. A ce niveau, certains porteurs de voix peuvent véritablement jouer à l’apaisement.
C’est notamment le cas des imams qui peuvent saisir cette réelle et bonne occasion pour faire entendre raison à la classe politique. Pour cette Tabaski, les sermons pourraient donc être largement consacrés à la chose politique pour mieux coller au contexte politico-social et à trois semaines des élections législatives du 31 juillet prochain. Entre Dakar et Ziguinchor et Kaolack, en passant par le Fouta, entre autres, sans oublier les foyers religieux, les imams dans leur écrasante majorité devront élever la voix.
Ceci, pour rappeler et insister sur les fondamentaux qui assurent la stabilité du pays et la paix civile. Alerter sur le danger des discours ethniques, communautaristes qui ont participé à enflammer d’autres pays de la sous-région. Le Sénégal étant encore un modèle, l’orientation fractionniste de certains politiques ne devrait pas remettre en cause ce qui a été bâti pendant des décennies par plusieurs générations de Sénégalais vaillants et valeureux.
Le Vrai Journal