Le président Macky Sall et son gouvernement sont en train de faire preuve d’un mépris dégoûtant envers les acteurs du système éducatif sénégalais. C’est à se demander, s’ils ont une once de respect pour le peuple, tant leur attitude vis-à-vis des enseignants est mesquine et monstrueuse.
On a l’impression qu’ils cherchent à rabaisser ces derniers, parce qu’ils osent élever la voix contre le régime, en réclamant l’application des accords, pourtant dûment paraphés sur entente des deux parties.
L’année dernière, les enseignants ont fait preuve de compréhension envers l’Etat, en sursoyant à leurs mouvements d’humeur. Ce qui a permis, du reste, de retrouver une certaine stabilité dans le secteur de l’éducation.
Aujourd’hui, on ne comprend pas, pourquoi l’Etat traîne encore les pieds par rapport aux revendications des enseignants ?
Pourtant du moment que l’Etat a signé les accords en question, il estimait être en mesure de les satisfaire. De ce fait, ce régime n’a plus d’excuses, surtout que les revendications des enseignants portent sur des aspirations légales qui leur reviennent de droit.
Mais au lieu de rétablir les enseignants dans leurs droits, le pouvoir préfère jouer au dilatoire, en brandissant soit la menace, pour faire taire les acteurs du système éducatif, soit cet argument bidon, du genre : « vous, les enseignants, vous êtes trop nombreux », comme s’il s’agissait là, d’une exception sénégalaise.
Et pendant que ce régime joue au « chat et à la souris » avec les éducateurs, les élèves, innocents et impuissants, subissent lourdement les conséquences de ce bras de fer d’une stupidité hallucinante et intolérable, pour un pays qui aspire à l’émergence.
C’est le moment de rappeler ici aux tenants du pouvoir que, l’émergence ne se décrète pas, mais qu’elle passe tout d’abord par une éducation de qualité, entre autres préalables. Il serait difficile dans ces conditions, de croire que le Sénégal, est sur la voie de l’émergence, car cela fait au moins une décennie ou presque, que le secteur de l’éducation bat de l’aile, avec des années scolaires bâclées et sauvées in extremis.
Les Sénégalais étaient persuadés, que le président Macky Sall allait mettre un terme à ce bricolage du système éducatif, mais en vain. Alors que les choses sont en train de se compliquer, le voilà imperturbable. Il reste de marbre comme si de rien n’était, face aux grèves intempestives qui paralysent en ce moment l’école.
Son indifférence déconcertante face à la détérioration du système éducatif ne s’explique pas. Alors pas du tout.
Jean Nzalé