Comment voler un pays ? Il suffit de demander à l’ancien président gambien Yahya Jammeh, selon Transparency

Les articles publiés cette semaine par les partenaires au projet du crime organisé et la corruption des rapports (OCCRP) de Transparency international  montrent comment Jammeh et ses acolytes ont pillé près de 1 milliard $ d’actifs de l’ Etat – équivalent à un an du PIB et deux fois la dette extérieure de la Gambie.

Une fuite de milliers de documents a révélé comment, au cours de sa règle de 22 ans, Jammeh aurait perquisitionné le fonds de pension de l’Etat pour son propre bénéfice, utilisé la banque centrale comme son compte courant privé, a collaboré avec les financiers terroristes pour blanchir des millions et sous-évaluer les actifs de l’Etat, et a volé des millions dans l’aide étrangère.

Le règne de Jammeh semble être un exemple de manuel de grande corruption à sa plus extrême. Le modèle tristement familier inclus l’implication prévisible des habilitants occidentaux qui ont facilité le vol de Jammeh des fonds publics dans et hors de la Gambie, alors qu’il violemment opprimée son peuple et détruit l’économie du pays.

Alors, que peut-on faire?

Le chapitre français de Transparency a travaillé sans relâche pour répondre à cette question depuis 2007. Depuis plus d’une décennie, ils ont pris des mesures juridiques pour arrêter les dirigeants corrompus bénéficiant d’actifs détenus en France. En 2017, ils ont célébré une victoire importante en tant que vice-président Teodorin Obiang de la Guinée équatoriale a été reconnu coupable d’avoir détourné plus de 150 millions € (174 millions $ US) de fonds publics et a tous ses biens confisqués en France.

Pour l’Organisation, il y a un besoin urgent de nouvelles lois pour assurer que les biens confisqués peuvent être retournés aux citoyens, et non aux bons du Trésor déclarent sensibles à la corruption. Un projet de loi à cet effet a déjà été déposé au Sénat français et sera débattue en Avril.

Avant de ce débat parlementaire, nous devons convaincre les décideurs d’adapter le cadre juridique français et de discuter des solutions concrètes pour le retour des actifs confisqués sur le plan éthique.

Qu’en est-il de la Gambie?

Depuis Jammeh a été contraint de quitter ses fonctions en 2017, notre analyse montre que la Gambie a fait des progrès significatifs contre la corruption. Cependant, Jammeh n’a pas encore fait face à des conséquences pour les ravages qu’il a causés. Il est actuellement en exil en rien d’autre que la Guinée équatoriale.

Pape Ismaïla CAMARA
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