Il est des gens qui nous sauvent des tempêtes. Il est des regards que l’on croise, des mains qui se tendent comme des fils d’Ariane à la lisière des ponts où nous attirait l’abîme.
Il est des gens dont la seule présence fait tourner nos cœurs comme des moulins, qui nous rendent inexplicablement joyeux et positifs.
Vous en connaissez, de ces êtres ?
Ils semblent avoir pour seul bonheur de parsemer d’étincelles les peaux ternies et racornies par les embruns de la vie.
Tout devient beau, d’une beauté de simple fenêtre ouverte sur un jardin de roses. A leur côté, notre sac paraît dix fois moins lourd, même si le destin nous l’a plombé avec malice, de découragements, de tristesses et d’abandons…
Ils aiment veiller sur autrui, sur nos fragilités. Ils grattent de leurs doigts doux le vernis craquelé qui nous empêchait de resplendir, essuient nos larmes et nous font grandir, comme un blé mûr qui lève, échancrure d’or dans le paysage.
Ils nous secouent, nous houspillent parfois, nous bouleversent. Et on avance, comme guidés par un phare…
Avec eux, le trait du temps qui suivait une ligne morose se met à faire des arabesques, et leur grain de folie nous exalte et nous apaise tour à tour, en nous montrant le chemin authentique.
On m’a dit parfois que je changeais le sable en perles et le désert en pluie bienfaisante.
Que mes mots faisaient du bien. Que ma présence avait du feu. Alors j’aime à penser que je suis un peu comme cela, mettant de l’intensité dans tout ce que j’effleure et des étoiles de bonheur dans les yeux des gens.
Et cette pensée me fait du bien.
Et cette pensée-là aussi : chacun porte en lui la faculté de rayonner pour autrui. En rallumant ses propres étoiles…
Khady Gadiaga