CEDEAO : la Guinée suspendue et la libération du président Condé demandée

Le bloc régional CEDEAO a suspendu ce mercredi la Guinée de ses activités et a exigé la libération immédiate et inconditionnelle du président déchu Alpha Condé, détenu par la junte militaire dirigée par le colonel Amandy Doumbouya.

A l’issue de leur sommet extraordinaire tenu par visioconférence, les dirigeants régionaux ont condamné le coup d’Etat de dimanche contre le gouvernement Condé et ont également exigé un retour à l’ordre constitutionnel.

Une mission de la CEDEAO dirigée par la ministre ghanéenne des Affaires étrangères Shirley Ghana doit se rendre jeudi en Guinée pour rencontrer la junte militaire.

La délégation comprendra des représentants du Nigeria, du Burkina Faso et de la Commission de la CEDEAO.

Les putschistes, qui ont affirmé avoir renversé Condé à cause de la corruption, du népotisme et des violations constitutionnelles, entre autres raisons, consolident apparemment leur emprise sur le pouvoir.

Ils ont levé le couvre-feu nocturne qu’ils avaient imposé, rouvert les frontières fermées du pays et nommé des gouverneurs régionaux après avoir dissous le gouvernement de Condé et suspendu la constitution nationale.

Ils se sont également engagés à mettre en place un gouvernement d’union nationale.

Le coup d’État en Guinée n’a pas été une surprise à la suite de la division nationale et des violences qui ont suivi la décision controversée de Condé de modifier la constitution pour préparer son élection pour un troisième mandat en octobre dernier.

Le sommet de la CEDEAO a également reçu un briefing de l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan, le médiateur en chef régional sur la crise politique au Mali, qui a lui-même connu deux coups d’État militaires en un an.

Le sommet a appris que le programme de transition dirigé par le gouvernement du Col Assimi Goita n’avançait pas beaucoup en termes de préparation des élections législatives présidentielles, ce qu’il avait promis.

Le coup d’État en Guinée est similaire à ce qui s’est passé au Mali, où l’armée s’est mise en place en août 2020, et les observateurs pro-démocratie se demandent si la région est en train de retomber dans les années sombres des dictatures militaires alors que le reste du monde consolide la démocratie.

Par Paul Ejime Correspondance particulière

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