Burkina Faso : André Bayala, ancien émigré clandestin devenu chocolatier prospère

Tenté par l’immigration clandestine faute d’opportunité professionnelle, André Bayala s’est finalement tourné vers le chocolat après son retour au Burkina Faso. Aujourd’hui à la tête d’un atelier réputé, il milite pour le développement de cette industrie dans son pays. Agence Ecofin

Dans la capitale burkinabè Ouagadougou, l’atelier Chez Chef André se spécialise dans la transformation du cacao. Tablettes, pâte à tartiner, cacao en poudre, viennoiseries, on y trouve une large gamme de produits dérivés. Chaque mois, une demi tonne de chocolat est produit. Parmi les saveurs proposées, il y a mangue séchée, fleur d’hibiscus, baobab, cacahuètes, gingembre, toutes mettant en valeur les produits du terroir.

André Bayala, le promoteur, a confié sur Le Monde qu’il a développé une passion pour le chocolat depuis l’enfance. Avant d’ouvrir sa première boutique en 2018, il avait voulu quitter son pays. Il a traversé le Sahara puis la méditerranée pour tenter de rejoindre l’Espagne. Il a finalement été renvoyé au Sénégal, et a rejoint son pays quelque temps plus tard. Après plusieurs échecs professionnels, il finit par se démarquer dans la fabrication du chocolat, au point d’être distingué meilleur ouvrier du Burkina Faso en 2015.

Dans le pays, le cacao doit être importé de Côte d’Ivoire, faute de plantations. Le chocolat reste une gourmandise pour les plus privilégiés. André Bayala rêve de vulgariser la consommation du chocolat local au sein des populations. Pour développer la main-d’œuvre locale, il s’est lancé dans la culture du cacao et espère récolter ses premières fèves dans le sud-ouest du pays, où il vient de commencer des plantations tests.

André Bayala entend aussi promouvoir son savoir-faire. Il a créé le premier centre de formation aux métiers de bouche du pays. Lancé en novembre, le centre a déjà formé 20 apprentis. Il rêve d’imposer cette confiserie dans la culture culinaire burkinabè. En plus d’être le seul chocolatier du pays, il contribue à l’augmentation des revenus des cultivateurs auprès desquels il s’approvisionne en matières premières.

Devenu une source d’inspiration dans son pays, André Bayala fournit même le président en chocolat. A présent, il ambitionne de diversifier son offre en lançant une recette aux criquets et aux « chitoumou », des chenilles locales.

Pape Ismaïla CAMARA
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