Bradage du foncier ou privatisation d’une infrastructure : des populations de la Médina se dressent contre le maire Bamba Fall

Les choses bougent et risquent de se corser à la Médina où un projet relevant d’un Partenariat Public Privé divise la mairie et une bonne partie des populations. Et tout indique que cela va atterrir devant la justice à moins que la sous-préfecture entre en jeu pour laisser le chantier continuer ou sommer les parties bénéficiaires d’arrêter les travaux.

«Jamais un projet de complexe sportif n’aura autant divisé les habitants de la Médina. En tous cas une grande partie des populations, présidents d’associations sportives et culturels (Asc) et autres collectifs et acteurs politiques voient d’un oeil méfiant la transformation en complexe sportif (Terrain synthétique privé) du terrain public de l’école Médine ou terrain Jaraaf.

Une fracture notamment constatée entre la municipalité incarnée par le maire de localité, Bamba Fall et le collectif pour la sauvegarde des intérêts des habitants de la Médina qui dénonce un bradage du foncier et une privatisation inopportune du site».

C’est Dakaractu qui livre en exclusivité l’information. Le domaine en question est inclus dans le bloc sportif de l’école Médine, au niveau du centre culturel Douta Seck, vers la Rue 10, entre les Asc Jappo, Diecko, Ngaraaf et Santhiaba. Contre le gré des médinois : «L’exploitation du terrain a été confié à la société Medina Aréna S.A.S, dont le gérant n’est autre que le célèbre agent de joueurs, Thierno Gaye Seydi.  Un contrat de location de type partenariat public privé d’une durée de 5 ans renouvelable par tacite reconduction ».

Ces termes seraient contenus dans un document paraphé entre la mairie de Médina représentée par Bamba Fall et l’entrepreneur Hugo Timbert pour le compte de Medina Arena géré par Thierno Seydi que le site dit avoir parcouru.

«Pour les pourfendeurs de ce projet sportif qui a nécessité en investissement des centaines de millions de FCFA, il y a anguille sous roche. Car, à terme, selon le collectif il s’agira de priver les populations d’un espace sportif commun et gratuit en leur imposant une location dont les tarifs seraient abusés. Mieux, les subventions versées (12 millions FCFA par an, dont 11 seront alloués aux ASC implantées au sein de la médina) 1 million FCFA par ASC chaque année, sont jugées dérisoires de l’avis des pourfendeurs du projet.

À cela, il dénonce le faible temps de jeu (gratuit) qui devrait être réservé à ces ASC, selon l’entente établie entre les parties contractantes.

Si le maire Bamba Fall s’est toujours montré discret pour ne pas dire silencieux sur l’affaire en question, son deuxième adjoint au niveau de la mairie, Abdoulaye Martin Samb reste catégorique (en ce sens que) le conseil municipal n’a pas été saisi à ce sujet», ajoute la source.

Si pour ce dernier, «il n’y a pas eu de délibérations au niveau de la mairie de la Médina concernant ce projet sportif», ce qui rendrait les actes pris par l’édile de la Médina nuls et illégaux, un autre collaborateur du maire, Cheikh Saadbou Mbengue alais Chiby réfute cette thèse et trouve la procédure régulière en ajoutant que «les associations et autres personnalités concernées ont été consultées lors du ficelage de ce contrat PPP».

«Malgré l’évocation de pots-de-vin supposés et autres ententes nébuleuses soi-disant sur l’exploitation future du terrain Jaraaf, le chantier continue pourtant d’avancer à grands pas. À quelques mois de l’inauguration, le collectif entend porter l’affaire en justice pour casser le contrat. Aux motifs de plusieurs vices de procédure dont la légalité même du contrat signé et la privatisation d’un espace public dédié aux activités sportives de la commune», écrit le site d’informations générales.

L’Exclusif a tenté de joindre le maire Bamba Fall mais le téléphone sonnait dans le vise et malgré les messages envoyés, il n’a pas daigné faire signe ou échanger.

Tout le contraire du sous-préfet que votre serviteur a pu joindre au téléphone. Seulement, l’autorité administrative représentante de l’Etat nous demande de lui laisser le temps d’ici aujourd’hui et lui revenir au courant de la journée après avoir demandé si «réellement nous avons vérifié si le chantier se poursuivait ou non».

Il faut dire que le sous-préfet exerce le contrôle de légalité sur les actes émis par les communes. Un contrat de ce genre est obligatoirement soumis à son appréciation.

Exclusif

Oumou Khaïry NDIAYE
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