Boubacar Seye, le président de l’Ong, Horizons sans frontière (Hsf) a déclaré, ce vendredi, avoir attrapé le diabète alors qu’il était en prison et annonce saisir le conseil européen. En liberté provisoire, Boubacar Seye qualifie son arrestation d’humiliation humaine et arbitraire.

Une Problématique d’économie politique ! Voilà le débat qu’a voulu poser Bouba­car Sèye, Président de l’ONG Horizons sans Frontière, et qui lui a valu la prison. «Je parle des fonds dont moi je dispose.

Ces fonds ont été évalués à 80 millions d’euros, environ 117 milliards de francs CFA. Et nous, nous avons dit tout simple­ment aujourd’hui, dans notre mission de veille, de sensibilisation, nous avons demandé au président de la République, peut-être il ne sait pas ce qui se passe, dans le cadre de la sensibilisation qu’il y ait quand même le bilan de ces fonds là pour évoluer», a-t-il laissé entendre hier en conférence de presse. Et de pointer : «Nous avons juste posé une question d’économie politique sur ces fonds destinés à la migration. C’est des questionnements. Nous n’avons accusé personne».

Le président de l’Ong Horizon sans frontière déclare avoir été humilié. «On m’a trimbalé de prison en prison. J’ai dû changer mon billet pour venir au Sénégal. On parle d’interdiction de séjour. Je n’ai pas reçu d’interdiction de séjour. Pour preuve, quelqu’un qui a reçu une interdiction de séjour, on ne peut pas, à l’aéroport faire poster une photo sur Facebook pour dire à mes collaborateurs et au monde entier que je vais passer quelques jours de vacances parce que mon fils fête ses 18 ans. Donc, tout ça, ce sont des contrevérités. C’est moi-même qui ai appelé l’enquêteur pour lui dire que j’arrive au Sénégal. Et pour moi, cela a été une tentative d’humiliation a-t-il détaillé.

Boubacar Sèye est revenu sur les conditions de son incarcération qui est à l’origine de sa maladie. «Aujourd’hui, je me retrouve avec un diabète, un diabète auquel je n’étais pas du tout pressenti. Effectivement, une situation pénible pour moi puisque je ne bénéficie d’aucune assistance sanitaire dans ce pays-là. Ma sécurité sociale ne fonctionne pas au Sénégal».

Il a posé les conditions d’un État de droit pour que les citoyens puissent vivre sereinement. «J’appelle les uns et les autres à s’ériger en sentinelle puisqu’il s’agit d’une question de dig­nité humaine. Le débat, aujourd’hui, peut tourner autour de cela. Nous appelons au respect de la séparation des pouvoirs, au respect d’une justice indépendante qui devra être aujourd’hui le socle de notre démocratie. Sinon, nous allons vers le chaos», a-t-il martelé.

Boubacar Sèye se dit citoyen européen et, ainsi, il compte saisir le Conseil européen sur ce dossier «pour obtenir une réparation» de l’État du Sénégal