Alerte sur la Grippe aviaire : le niveau de risque porté à «élevé» en France, les volailles confinées

Les principales régions de production étaient déjà soumises à cette obligation depuis la mi-octobre mais l’épizootie a continué de se propager ces derniers jours.

Les volailles de plein air doivent de nouveau être confinées partout en France pour tenter d’endiguer la grippe aviaire qui a entraîné l’abattage de plus de 770.000 animaux depuis l’été et suscite le désarroi du monde agricole.

Le niveau de risque lié à la grippe aviaire a été porté de «modéré» à «élevé» sur l’ensemble du territoire métropolitain par un arrêté publié jeudi au Journal officiel. «Dans un contexte marqué par une persistance inédite du virus dans l’environnement et une forte activité migratoire d’oiseaux sauvages, il est essentiel de renforcer les mesures de prévention pour éviter la contamination des élevages de volailles», a justifié le ministère de l’Agriculture dans un communiqué.

Les grandes régions de production de volailles – Bretagne, Pays de la Loire, ainsi que le département des Deux-Sèvres – devaient déjà enfermer les volailles depuis la mi-octobre, au grand dam du syndicat Confédération paysanne qui redoute «la mort de l’élevage plein air». «Confiner, on a bien vu que ça ne marche pas, ça ne protège pas du virus», déplore ainsi auprès de l’AFP Lionel Candelon, éleveur dans le Gers et président de l’association Canards en colère qui redoute «qu’on abatte 15 millions de volailles» cet hiver.

Des mesures déjà prises

En l’espace de trois mois, plus de 770.000 canards, poulets ou poules pondeuses ont déjà été abattus, a appris l’AFP auprès du ministère. Ce bilan a plus que doublé depuis octobre. Des volailles indemnes sont également abattues préventivement autour des foyers. La Confédération paysanne a dénoncé jeudi «la décision d’abattage préventif d’animaux sains, sans discernement, qui frappe aujourd’hui en Deux-Sèvres un élevage plein air de volailles». Quarante-neuf foyers ont été recensés dans les élevages depuis le 1er août.

Le virus a recommencé à frapper des élevages français dès l’été, de manière exceptionnellement précoce après une saison 2021-2022 catastrophique. Plus de 20 millions de volailles avaient été abattues entre l’automne 2021 et le printemps 2022.

Cet épisode, inédit par son ampleur, a bouleversé le monde avicole. Les grandes terres d’élevage que sont les Pays de la Loire et la Bretagne, épargnées lors des précédentes crises liées au virus, ont été particulièrement touchées. «Les éleveurs sont traumatisés, certains arrêtent de produire pour ne pas revivre le printemps» dernier, souligne le président de la chambre d’agriculture de Vendée, Joël Limouzin.

La situation «donne des frissons», a déclaré mercredi devant la presse le président de l’interprofession de l’œuf (CNPO) Yves-Marie Beaudet, alertant sur les menaces pesant sur la production nationale d’œufs. D’abord réticents à l’égard de la vaccination contre l’IAHP, les professionnels de l’aviculture attendent désormais avec impatience que des vaccins soient autorisés. Une expérimentation est en cours en Europe.

Jugeant que les «filières animales industrielles» sont responsables de la diffusion du virus, 22 organisations de défense des petits agriculteurs (Confédération paysanne, Modef), de l’environnement (France Nature Environnement, Greenpeace) et des animaux d’élevage (CIWF, Welfarm) ont appelé jeudi le gouvernement à «changer radicalement de politique face aux épizooties» et à protéger l’élevage plein air.

Lefigaro.fr  

Saphiétou Mbengue
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