Je viens d’apprendre avec consternation que le Doyen Alassane Dialy Ndiaye a tiré sa révérence. Il ne fait pas de doute que la communauté scientifique nationale et internationale perd un de ses plus brillants serviteurs et l’Afrique, un de ses fils si attaché à son épanouissement intégral.
Cet homme avait de la classe, de l’allure, une prestance, une éloquence, une compétence et une humilité des sachants.
A l’évidence, le Bon Créateur l’avait doté d’un cerveau bien calibré et bien rodé et d’une rage d’apprendre et de transmettre. On comprend alors, aisément, son investissement dans un domaine difficile, celui des télécommunications, et d’en être un pionnier éclairé dans notre pays et en Afrique.
Je me garderai, ici, volontiers de faire défiler le film de son riche parcours académique et professionnel car conscient de son épaisseur ,de sa densité et de son infinité.
Il fait partie des scientifiques de haut rang qui se sont lancés dans la politique pour servir sans attendre de dividendes .Par ailleurs,il plaidait pour une représentation de la science, de la technologie et de l’innovation dans les plus hautes sphères de décisions de notre pays au nom de la diversité, source de richesse et de progrès.
Pour paraphraser Nelson Mandela évoquant la mort d’Oliver Tambo, j’assimilerai le rappel à Dieu du doyen Alassane à » la chute d’un chêne millénaire, qui dominait et embellissait tout le paysage, exerçait une attirance sur tout ce qui l’entourait ».
Cet homme était d’un courage cornélien et tenait à jouer, en tout temps et en tout lieu, sa partition dans le monde scientifque. A titre illustratif, les Academiciens, ses confrères, ont été profondément touchés en notant sa présence à l’assemblée générale de la compagnie et à la rentrée solennelle bien que très affecté et affaibli par la maladie. Il réitérait, ainsi, son indéfectible attachement à l’Académie des Sciences, un outil irremplaçable dans la construction d’un Sénégal debout, prospère et équitable.
Nous sommes déjà nostalgiques de nos échanges, de vos conseils éclairés, de votre sagesse, de votre vision et de votre engagement patriotique à dimension multiple, cher Doyen.
Mes condoléances les plus attristées à toute sa famille, à son épouse, à sa soeur, madame Thiakam qui fut mon assistante, à tous ses proches, à la communauté scientifique nationale et internationale particulièrement, à ses confrères de l’Académie Nationale des Sciences.
Que Dieu l’accueille dans son paradis !
Dr Papa Abdoulaye Seck, ton jeune confrère de l’Académie des Sciences.