Actualité hebdomadaires de la lutte contre corruption : Quand les puissants chutent (Transparency International)

L’année 2021 démarre difficilement pour certains chefs d’État du monde entier confrontés à leurs faux pas. Cette semaine, le président américain sortant Donald Trump est entré dans l’histoire en devenant le premier président à être destitué à deux reprises.

S’il n’est pas nécessaire de rappeler les développements les plus récents, sa première mise en accusation a eu lieu en décembre 2019 pour abus de pouvoir et obstruction au Congrès. A l’autre bout du monde, le Premier ministre estonien a démissionné suite à une enquête de corruption impliquant son parti.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ne va pas beaucoup mieux. Israël a été secoué par les manifestations – stimulées par la mauvaise gestion par le gouvernement de la crise du COVID-19 et l’inculpation de Netanyahu pour corruption – avec des appels au Premier ministre à démissionner.

En Biélorussie, les manifestations font rage depuis six mois consécutifs contre le président Alexander Lukashenko après qu’il ait été déclaré vainqueur de l’élection présidentielle douteuse et fortement entravée en 2020.

La Bulgarie a également été témoin de manifestations anti-gouvernementales quotidiennes pendant des mois contre la corruption et la capture de l’État sous le règne du Premier ministre Boyko Borissov. En fait, la capture de l’État est une tendance profondément troublante observée également en Géorgie ainsi que dans les Balkans occidentaux et en Turquie. Les allégations de corruption rattrapent également plusieurs anciens dirigeants.

Cette semaine encore, deux anciens premiers ministres algériens ont été jugés pour corruption; en Roumanie, un ancien Premier ministre fait l’objet d’une enquête pour corruption présumée; et la Corée du Sud a confirmé la peine de 20 ans de prison de l’ancien président Park Geun-hye pour corruption.

En France, lors d’un procès historique pour corruption, l’ancien président Nicolas Sarkozy pourrait être condamné à quatre ans de prison, dont deux ans avec sursis pour corruption et corruption. S’il est encourageant de voir la corruption au plus haut niveau exposée et poursuivie, cela s’accompagne également d’un rappel troublant.

Dans de trop nombreux endroits à travers le monde, la grande corruption – abus de pouvoir de haut niveau au profit de quelques-uns au détriment du plus grand nombre – reste impunie. Cela tient en grande partie au fait que le cadre international actuel de lutte contre la corruption ne répond pas de manière adéquate aux défis liés à la poursuite de la corruption impliquant des dirigeants politiques.

Ces échecs ravagent les communautés et privent les gens d’une chance de développement durable. Nous l’avons déjà dit et le répéterons: la session extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies contre la corruption (UNGASS 2021) de cette année devrait frapper, ne pas manquer la grande corruption.

Pape Ismaïla CAMARA
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