Accès aux Vaccins Anti-Covid-19 : Amnesty international accable six fabricants occidentaux

Dans son nouveau rapport consacré à l’accès mondial aux vaccins anti-Covid-19, Amnesty International estime que six fabricants de vaccins occidentaux, en l’occurrence AstraZeneca, BioNTech, Johnson & Johnson, Moderna, Novavax et Pfizer «alimentent une crise des droits humains sans précédent en refusant de renoncer à leurs droits de propriété intellectuelle et de partager leur technologie» liés aux vaccins contre le nouveau coronavirus.» Rendu public hier, le document s’intitule «une double dose d’inégalité: les laboratoires pharmaceutiques et la crise des vaccins contre le Covid-19.» Le Mandat

Certains laboratoires pharmaceutiques qui développent des vaccins anti-Covid-19 agissent vraisemblablement à contre-courant des principes humanitaires.

Pour mesurer la réponse apportée à la crise sanitaire par des fabricants de vaccins occidentaux, à savoir AstraZeneca, BioNTech, Johnson & Johnson, Moderna, Novavax et Pfizer, Amnesty International a évalué les politiques relatives aux droits humains publiées par chacune de ces entreprises en question, ainsi que leur structure tarifaire, leurs archives relatives à la propriété intellectuelle et au partage de savoir-faire et de technologie, l’équité de leur distribution des doses de vaccin disponibles et la transparence de leurs opérations. Dans un nouveau rapport intitulé «une double dose d’inégalité: les laboratoires pharmaceutiques et la crise des vaccins contre le Covid-19 » publié, mercredi.

L’organisation non gouvernemental a fait savoir, au terme de cette étude, que ces six entreprises aux manettes du déploiement des vaccins contre le Covid-19 « alimentent une crise des droits humains sans précédent en refusant de renoncer à leurs droits de propriété intellectuelle et de partager leur technologie, la plupart d’entre elles s’abstenant en outre de livrer des vaccins aux pays pauvres.»

Ces six laboratoires ayant élaboré des vaccins anti-Covid-19 avaient, à des degrés variables, manqué à leurs responsabilités en matière de droits humains, selon le communiqué, qui dresse le tableau affligeant d’un secteur qui manque cruellement à son obligation de respecter les droits humains.

Et l’ONG de dénoncer : «Si la plupart des géants pharmaceutiques ont reçu « des milliards de dollars de financements gouvernementaux, les développeurs de vaccins ont monopolisé la propriété intellectuelle, bloqué les transferts de technologie et limité de manière agressive les mesures, qui permettraient d’étendre la fabrication dans le monde de ces vaccins.»

La secrétaire générale d’Amnesty International, Agnès Callamard a, de son côté, abondé dans le même sens que le rapport de sa structure, en soulignant que « le seul moyen de sortir de cette crise est de vacciner toute la population de la planète. Nous devrions être en train de saluer comme des héros ces laboratoires qui ont mis au point des vaccins si rapidement. Or, honteusement pour eux et malheureusement pour nous, le blocage intentionnel des transferts de technologie par Big Pharma et ses manœuvres commerciales à l’avantage des pays riches ont créé une pénurie de vaccins hautement prévisible et extrêmement dévastatrice pour tant d’autres personnes.»

Sur les 5,76 milliards de doses injectées dans le monde, une part dérisoire, 0,3 %, est allée à des pays à faible revenu, tandis que les pays à revenu intermédiaire supérieur ou à revenu élevé en ont reçu 79%. Malgré les appels leur demandant d’établir des priorités et de collaborer avec le dispositif COVAX, l’outil international conçu pour assurer une répartition équitable des vaccins, certaines des entreprises évaluées ont continué d’alimenter les stocks de pays connus pour accumuler les doses en grandes quantités, écrit l’ONG.

Jusqu’à présent, toutes les sociétés évaluées ont, selon Amnesty International, refusé de participer aux initiatives coordonnées au niveau international pour accroître l’approvisionnement mondial en vaccin grâce à un partage de savoir-faire et de technologie.

Elles ont également opposé leur refus à la levée temporaire des droits de propriété intellectuelle, notamment à la proposition de l’Inde et de l’Afrique du Sud de déroger à l’Accord sur les Aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC) de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), a mentionné Amnesty International dans le rapport. Pfizer, BioNTech et Moderna prévoient de dégager au total 130 milliards de dollars de profits d’ici à fin 2022, a révélé Amnesty, pour qui «les bénéfices ne devraient jamais passer avant les vies.»

Oumou Khaïry NDIAYE
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